Alors que le monde commence à peine à déployer la nouvelle technologie 5G, la Chine a annoncé il y a quelques mois le début de ses recherches sur une technologie 6G. Plusieurs entreprises et institutions de recherche se sont réunies en groupes de travail pour un déploiement planifié dès 2030. Le Japon et les États-Unis ont également fait des déclarations sur des recherches similaires. La 6G, qui pourrait être 8000 fois plus rapide que la 5G, mettrait fin aux smartphones actuels et ouvrirait la voie aux interfaces cerveau-ordinateur ainsi qu’aux bâtiments connectés.
Après avoir démarré des réseaux 5G dans 50 villes fin 2019 et avant la date limite de déploiement initiale, la Chine a officiellement mis l’accent sur l’innovation 6G. Le ministère des Sciences et de la Technologie a dévoilé en novembre 2019 son intention de lancer un effort de recherche coordonné au niveau national, spécifiquement axé sur le développement de la technologie 6G.
Bien que le déploiement de la 5G en soit encore à ses balbutiements et que la plupart des utilisateurs mobiles continuent de fonctionner sur les réseaux 4G, le pays a annoncé jeudi son intention de lancer deux groupes de travail distincts qui se concentreront spécifiquement sur l’avancement de la 6G.
Développement de la 6G : la fin de l’ère des smartphones ?
Un groupe sera composé des ministères concernés, dans le but de promouvoir le développement et la mise en œuvre de la 6G. Tandis que l’autre sera composé de personnes représentant 37 universités, instituts de recherche et entreprises, qui fourniront des conseils et des idées sur les aspects techniques du déploiement de la 6G. Il est également important de noter que, bien que la Chine soit l’un des premiers pays à déployer un système 5G massif, elle a reçu un examen international dans la plupart de ses efforts.
Les chercheurs proposent déjà quelques exemples d’applications révolutionnaires en 6G, y compris des interactions sans fil cerveau-ordinateur, qui introduisent de nouveaux cas d’utilisation qui permettent à la technologie d’être littéralement contrôlée par le cerveau. « Les réseaux sans fil actuels ne peuvent pas vraiment gérer les commandes cérébrales, c’est donc quelque chose de très excitant pour la 6G ».
Ils prévoient également que la 6G inaugurera la « fin de l’ère des smartphones ». Dans les réseaux cellulaires actuels, les appareils communiquent
désormais avec des stations de base centralisées. Avec la 6G, des chercheurs aux États-Unis, en Chine et ailleurs prédisent que les surfaces intelligentes et les métamatériaux feront place aux murs des bâtiments pour devenir des stations de base avec lesquelles les appareils communiquent.
Technologie 5G : un réseau émergent 100 fois plus rapide que la 4G
La 5G a le potentiel d’être 10 à 100 fois plus rapide que les réseaux 4G que la plupart des smartphones utilisent actuellement. Ce réseau fonctionne depuis 2009, qui a pris le relais des réseaux 3G, lancés au début des années 2000 et des réseaux 2G qui ont apporté les sms mondiaux pour la première fois dans les années 1990. Mahyar Shirvanimoghaddam, un expert en communications sans fil à l’Université de Sydney, déclare qu’il y a trois domaines principaux qui séparent la 5G de la 4G : la vitesse, la capacité et la stabilité.
Ce réseau émergent est censé augmenter la numérisation de la vie quotidienne — des appareils électroménagers intelligents aux véhicules autonomes ou même au matériel médical. Sur un smartphone, les réseaux 5G offrent aux utilisateurs la possibilité de télécharger la totalité d’une saison de série en quelques secondes.
Réseau 6G : une technologie potentiellement 8000 fois plus rapide que la 5G
Shirvanimoghaddam indique que les réseaux 6G pourraient donner aux utilisateurs des vitesses de 1 téraoctet par seconde, soit 8000 gigabits par seconde. Pour mettre cela en perspective, diffuser Netflix dans sa plus haute qualité pendant une heure équivaut à 56 gigabits de données, donc en termes de 6G, vous seriez en mesure de télécharger un peu plus de 142 heures de vidéo de qualité supérieure à Netflix chaque seconde.
Cette capacité de traitement des données a le potentiel de changer complètement la relation que les humains entretiennent avec la technologie, car l’ère 6G pourrait permettre d’utiliser des appareils via notre cerveau. La grande majorité de ces dispositifs s’appuieront sur des services cloud qui nécessitent des bandes passantes réseau plus élevées. La 5G ne sera tout simplement pas en mesure de fournir ce service.
Thomas Boisson (www.trustmyscience .com)