Lors d’une conférence de presse tenue à Conakry le 15 mai dernier, le président Alpha Condé avait esquivé la question d’un journaliste relative à un éventuel troisième mandat qu’il briguerait au terme de son second quinquennat en 2020. Dès lors, les réactions se sont enchainées pour désapprouver un mandat de plus pour le chef de l’Etat. Les opposants au pouvoir de Conakry ont aussitôt commencé à remuer terre et ciel pour contrecarrer cette éventualité qui leur priverait d’une certaine alternance politique au sommet de l’Etat.
L’une de leur méthode fut donc la sensibilisation de proximité des populations dans les quartiers populaires réputés rétifs au régime en place. A Matoto, Alseny Soumah tape donc dans l’œil des opposants, connu qu’il est dans l’organisation et la mobilisation des jeunes autour des tournois de football et autres manifestations culturelles.
Et les choses allaient bon train à matoto dans le changement de mentalité des populations grâce au jeune Alseny Soumah qui excelle dans l’art de communiquer et, par ricochet, de convaincre ses compatriotes à s’opposer farouchement à la possibilité d’un troisième mandat du président Alpha Condé. La mayonnaise ayant commencé à prendre, Soumah rentra aussi vite dans le collimateur des pouvoirs publics qui ont juré de mettre le grappin sur lui. Puisque l’opposition avait projeté une manifestation de protestation dans tout le pays.
Un soir du 05 d’octobre 2016, une descente musclée des hommes en tenues militaires est effectuée chez le jeune Soumah qui échappa bel grâce au voisinage et ses acolytes perchés au sommet de l’opposition, qui l’ont sans doute mis la puce à l’oreille.
Depuis ce jour là, nul ne sait où est passé le jeune Soumah dont les adeptes et les parents s’inquiètent de son sort.
«Nous ne savons vraiment pas où se trouve notre voisin, mais on l’avait prévenu de se retirer des campagnes politiques au risque de s’attirer les foudres des autorités en place. Mais il ne nous pas écouté. Un jour, on était couché quand on a entendait le bruit des bottes à côté. C’étaient sans doute les policiers qui étaient venus le cueillir comme cela se passe souvent dans notre quartier », témoigne perplexe M. Bah, un des voisins immédiats de Soumah.
Et un autre de renchérir en ces termes : ‘’nous avons tous la peur au ventre depuis la disparition de Soumah. Puisque nous nous disons tous les jours à qui le tour parmi notre groupe de jeunes qui organisions les manifestations sportives et culturelles.’’
Au demeurant, comme le jeune Alseny Soumah, nombre d’opposants juvéniles au régime de Conakry disparaissent sans plus donner de leurs nouvelles. Chose intriguant dans un régime démocratique ou qui se veut comme tel.
Abdoul Latif Diallo
662 37 72 27
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