En Guinée, la transmission interhumaine liée à la flambée épidémique initiale a été déclarée terminée le 29 décembre 2015. Le 17 mars 2016, un foyer de 2 cas confirmés et 3 cas probables de maladie à virus Ebola a été notifié par la préfecture de N’Zérékoré, dans le sud-est du pays. Trois cas confirmés supplémentaires ont été notifiés les 21, 26 et 28 mars, respectivement. Tous les cas confirmés se trouvaient dans la sous-préfecture de Koropara au moment où les symptômes sont apparus. Les cas notifiés les 21 et 26 mars étaient des contacts à haut risque du cas initial de ce foyer. Le cas notifié le 21 mars a été dépisté positif à Ebola à l’issu de l’analyse d’écouvillons prélevés post mortem ; ce patient est décédé dans un établissement de santé de la préfecture voisine de Macenta après avoir voyagé pour chercher à se faire soigner.
La résistance communautaire à Macenta a posé des problèmes lors de la recherche des contacts. Le type de contact du cas confirmé le 28 mars n’a pas encore été communiqué. Les 5 cas confirmés ont un lien épidémiologique avec une chaîne de 3 cas probables située dans la sous-préfecture de Koropara : deux femmes approchant la quarantaine et un homme approchant la soixantaine. Les 3 cas probables sont décédés entre le 27 février et le 15 mars et n’ont pas été inhumés avec les précautions nécessaires. Les investigations ont établi que le premier cas probable (une femme proche de la quarantaine) a présenté les premiers symptômes autour du 15 février 2016. On recherche toujours la source de son infection. Les données de séquençage viral indiquent que le virus présent dans le sang de l’un des cas confirmés est étroitement apparenté au virus qui circulait dans le sud-est de la Guinée en novembre 2014. Au total, 1033 contacts liés à ce foyer de cas ont été identifiés à ce jour, dont 171 sont jugés à haut risque. Tous les contacts sauf 10 ont été retrouvés. Les activités de riposte ont été renforcées par le redéploiement de plus de 30 épidémiologistes provenant de préfectures situées dans l’ouest du pays, notamment de la capitale Conakry. En outre, quatre villages ont fait l’objet de mesures de « cerclage » : les personnes doivent se prêter régulièrement à des visites de contrôle et ne sont pas autorisées à quitter l’environnement immédiat du village. Mais le cerclage n’était que de nom, les personnes jugées haut risque circulaient librement entre Koropara et la ville de Nzerekoré .Les équipes de vaccination ont commencé la vaccination des contacts et des contacts des contacts le 22 mars. Il est probable que d’autres cas se déclarent en raison du grand nombre de contacts. Un cas suspect (notifié le 30 mars) est actuellement sous observation dans un centre de traitement Ebola.
§ Dans la semaine précédant le 27 mars, 1502 décès communautaires ont été enregistrés en Guinée par l’intermédiaire du système d’alerte national. Cela représente environ 67 % des 2248 décès communautaires attendus, calculés à partir de l’estimation de la population et du taux brut annuel de mortalité qui s’élève à 11 décès pour 1000 personnes.
Par OMS
ABDOUL Latif Diallo
envoyé special koropara
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