Conakry, 22 mars 2016 – Seny Lamah, 12 ans, vit à Yalenzou dans la préfecture de N’Zérékoré avec ses parents et ses frères et sœurs. Pendant longtemps, elle se rendait seule dans la brousse pour puiser de l’eau pour sa mère qui l’utilisait pour la cuisine, la boisson et les tâches ménagères.
« Chaque soir, quand je rentrais de l’école, j’allais chercher de l’eau dans la brousse sous les bambous dans les bas-fonds du village. Cet endroit est très loin de la maison et j’avais peur d’y aller à cause des serpents et autres animaux dangereux. »
Seny poursuit, expliquant les problèmes auxquels sa communauté était confrontée : « L’eau que nous utilisions nous rendait tout le temps malade parce que c’était de l’eau non potable. En plus, les animaux venaient là pour s’abreuver et ils y faisaient aussi leurs besoins. Malgré tout, le village entier puisait dans cette source. Nous n’avions pas le choix. »
L’accès à l’eau potable est un besoin essentiel à la santé, à la vie et au bien-être de la famille. L’eau joue un rôle fondamental dans la lutte contre la maladie à virus Ebola et les maladies hydriques telles que le choléra, les maladies diarrhéiques, ... En Guinée, l’UNICEF et ses partenaires œuvrent sans relâche pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD), qui incluent l’accès à l’eau potable pour tous.
Pour renforcer l’équité et apporter une solution à la problématique de l’accès à l’eau dans les localités reculées et difficiles d’accès, l’UNICEF a mis en place un programme de promotion du forage manuel. A travers cette technique, les équipes sont capables d’intervenir dans des endroits enclavés et difficiles d’accès avec les moyens classiques de réalisation de forage. Par ailleurs, le programme mis en place offre aux petites entreprises locales des séances de formation dans la réalisation de points d’eau manuels et la construction d’outils adaptés à travers un transfert de compétence et la valorisation de l’expertise locale.
Depuis 2013, l’UNICEF et ses partenaires ont appuyé la mise en place de plus de 548 points d’eau en Guinée, dont 225 forages manuels qui ont bénéficié à plus de 67 500 personnes.
La vie de Seny a changé depuis l’avènement du forage dans son village : « Je suis très contente parce que notre eau est douce et nous n’avons plus peur de tomber malade en la buvant. En plus je ne suis plus obligée de marcher de longues distances pour puiser de l’eau après l’école car le forage est tout près de chez moi. J’ai aussi le temps de jouer avec mes amies, alors qu’avant je devais aller trois à quatre fois à la source. Ça me fatiguait beaucoup et je n’avais pas le temps après. »