Depuis quelques jours les rumeurs courent à travers la cité comme quoi les élèves pourraient reprendre le chemin de l'école dans une semaine. Sauf que tel n'a pas été le cas car le département en charge de l'éducation décide finalement d'ajourner cette réouverture des classes en pleine pandémie de coronavirus. Interpellé sur cette question, l'Association d'élèves et étudiants de Guinée pour le développement (AED) a martelé que le ministre de l'Education nationale et de l'Alphabétisation devrait sortir de son hésitation et aller droit vers le but celui d'ouvrir les écoles pour le grand intérêt des élèves.
Pour le président de l'AED Mouloukou Souleymane Diawara, c'est au ministre de l'Education de sortir de son hésitation parce que selon lui les populations sont habituées au respect des mesures barrières dans le cadre de la lutte contre la covid-19.
« Je penses qu'aujourd'hui le ministre devrait sortir de son hésitation pour agir en grand manager parce qu'aujourd'hui les élèves et une bonne partie de la population se sont habitués aux mesures barrières notamment la distanciation sociale, le port des masques, le lavage des mains et la prise des températures », indique Diawara.
Poursuivant, le président de ladite association souligne que l'application de ces mesures en milieu scolaire pourrait rendre effective la reprise des chemins de l'école. Sans oublier que ce dernier crie à l'inattention du MENA quant à la correspondance que l'AED a adressé au département de tutelle de l'enseignement pré-universitaire.
« Ces mesures appliquées dans les différentes écoles, feraient que l'ouverture des classes serait une réalité. Sans oublier que nous avions adressé une correspondance au ministère de l'Education nationale et de l'Alphabétisation qui n'a pas été répondue. Nous restons aux aguets dans l'espoir que le ministre puisse prendre ses responsabilités de décider de conduire tout en respectant les mesures barrières », martèle-t-il.
Dans cette correspondance daté du 28 avril 2020 adressée au MENA, il est mentionné : « conformément à notre engagement à la cérémonie de lancement de cette initiative, notre organisation s'est plus investi dans la sensibilisation des élèves en vue d'atteindre une forte adhésion. Depuis le lancement des cours radiotélévisés, notre organisation à travers nos différentes antennes régionales, préfectorales et scolaires ont relevé un certain nombres d'éléments qui corrigés, pourraient améliorer la qualité de ce programme
à savoir le manque de courant électrique dans certains quartiers de Conakry et de l'intérieur du pays pendant les heures de diffusion à la télévision ; la netteté de l'image et de l'écriture au tableau ; l'insuffisance du temps des cours dispensés; le manque d'interactivité entre l'enseignant et l'apprenant », explique Mouloukou Souleymane.
Ainsi comme proposition de mesures de solutions pour les élèves dans des milieux encore épargnés de cette maladie et ceux dans les zones infectées et grands centres comme Conakry, on peut lire : « pour les élèves dans les zones reculées, nous proposons des cours physiques tout en respectant les mesures barrières, pour les élèves des grandes villes, que les efforts soient centrés sur la mise en place d'une plateforme gratuite qui comporterait par niveau de classe les cours vidéos nettement et brièvement expliqués comme ça se fait actuellement à la télévision et radio avec un temps suffisant ».
Rappelons que depuis fin mars, les écoles ont fermé portes et fenêtres pour cause de coronavirus et pour une mesure d'accompagnement, le gouvernement à travers le ministère de l'éducation nationale a entamé une diffusion de cours radiotélévisés et à travers une plateforme en ligne pour venir en aide aux élèves en situation d'examen depuis le 28 avril dernier.
La seule question qui reste à se poser est est-ce que ces cours radiotélévisés ont pu toucher tous les élèves concernés comme l'a voulu le gouvernement ? Alors qu'à Conakry il est important de signaler que pendant les heures de cours, il y a des quartiers qui n'ont pas de l'électricité sans compter ceux de l'intérieur du pays. A cet effet, le MENA devrait redoubler l'effort pour palier à ces maux.
Moussa Thiam