Permettez-moi de révéler quelques traits que peu des gens connaissent. Cette dame était d’une pureté extraordinaire. Quand une personne était victime des gérances du pouvoir à l’époque, elle ne se gênait pas d’appeler cette personne pour la consoler et de lui dire de ne pas baisser les bras, de servir toujours le pays. Je donnerais un exemple : Elle a été une promotionnaire à mon épouse, par sa simplicité elle m’a toujours appelé son mari, elle nous préparait à manger pour nous envoyer à la maison que les gens le savent.
Et lorsqu’on m’a démis de ma fonction en 1995, elle a été parmi les premières à m’approcher en me disant : l’adversité a peut-être eu raison de toi, je te prie de ne pas abandonner ton pays et de toujours aimer ton pays. Quelques années après, quand j’ai eu à construire un centre islamique à Kankan, elle a tenu elle-même à venir à l’inauguration de centre islamique de Kankan, vous imaginez par une chrétienne par amitié pour notre famille, elle a visité tout le centre, elle a pris un Coran, elle m’a demandé de la dédicacé pour son mari : extraordinaire !
Et en suite, quand je suis parti au Tchad, elle me téléphonait régulièrement en me disant : « mon mari ta place n’est pas à l’extérieur de la Guinée apprêt toi à rentrer tôt au tard, tu sais très bien que je n’ai pas apprécié les conditions dans lesquelles tu étais enlevé, mais sache avoir raison gardé ».
Et très récemment quand j’étais à Dakar, elle a tenu à venir accompagner toujours de sa grande ami madame… elle a passé quelques semaines et pratiquement elle a tenue à loger à côté de chez moi, nous nous voyons régulièrement. Malgré tous les moyens dont elle disposait, elle a dit non c’est le véhicule de mon mari que j’emprunterais pour me déplacer à Dakar. C’est pour dire que cette personne a été extrêmement sincère et fidèle dans l’amitié, dans les relations, une humilité extraordinaire, elle n’a fait aucune discrimination entre les ethnies et les religions, elle a toujours essayé de faire ce qu’elle a pu, de renouer le fil du dialogue de l’amitié et la concorde entre les Guinéens.
Nous devons pleurer cette dame qui nos quitte dans des conditions extrêmement difficiles, mais si Dieu juge les gens suivant leurs actes, je suis convaincu que Dieu lui donnera son Paradis, qu’elle repose en paix !
J’imagine bien que le président étant le père de la nation va réfléchir à faire en sorte qu’une icône soit une icône qui soit dans le mémoire des guinéens par la façon dont l’Etat lui sera reconnaissant.
Aïssatou Diallo