French president Jacques Chirac poses after recording a television address from the presidential Elysee Palace in Paris, Sunday, March 11, 2007. French President Jacques Chirac announced Sunday that he will not seek a third term in elections six weeks away. Conservative Chirac, 74, in office for 12 years, had until now kept France guessing about his intentions. "I will not ask for your votes for a new term," he said in a television address. (AP Photo/Philippe Wojazer, pool)
Au moment où je m’apprête à embarquer à bord d’Air France pour Paris, le souvenir de mon premier contact avec Jacques Chirac me revient au galop.
C’est en effet dans l’ascenseur de l’hôtel de Crillon au cœur de Paris que Mamadouba Diabaté et moi, tous deux reporters à la RTG, rencontrions celui qui était maire de la capitale française, souhaitant serrer la main au président Lansana Conté, en visite officielle, que nous accompagnions.
Sur l’agenda des audiences Chirac ne figurait pas. Il a donc ignoré le protocole et se mit à la recherche de la suite présidentielle. Aussitôt mis au courant de sa présence, le président Conté accepta de le recevoir.
Larges sourires, chaudes accolades, les deux hommes d’Etat, sans se connaître, s’appréciaient réciproquement. Le maire de Paris déclara à l’occasion : «
Nous avons en France et à Paris en particulier beaucoup d’estime pour le président Conté, parce qu’il mène une action à la fois intelligente, courageuse, efficace de redressement et de développement économique de la Guinée. »
Très flatté, le président guinéen n’en dira pas moins de son hôte. Le deuxième souvenir que j’ai de lui, c’est à Rabat lors des funérailles du Roi Hassan II, le 26 juillet 1999.
La vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement et les représentants d’environ cinquante pays présentent brièvement leurs hommages. Bill Clinton et Jacques Chirac, Ehud Barak et Yasser Arafat Et aussi le chef d’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika, grande première. Et bien sûr le général Lansana Conté.
Une image m’est restée, celle où le président Chirac présentait au couple Bill Clinton le chef de l’état guinéen. Avec des mots forts comme « c’est un homme à féliciter et à encourager ». Troisième et dernier souvenir, c’est lors de sa visite à Conakry, toujours en 1999.
A sa descente d’avion, il dit sa satisfaction de revoir Lansana Conté qui le conduira à l’hôtel de l’indépendance.
La RTG avait fait un plateau et tout le parcours depuis l’aéroport avait été retransmis en léger différé. Aïssatou Bella Diallo, directrice de la télévision avait fait une brillante présentation de l’émission spéciale.
Chirac avait tenu à nous féliciter de vive voix. Moi le premier en tant que Directeur Général de l’ORTG et surtout Bella et toute l’équipe. Il avait tenu à nous serrer la main en lançant : « Je suis heureux d’être à l’hôtel de France !»
Au cours de la conférence de presse qui a sanctionné la visite, Chirac avait sollicité la libération du leader du RPG et candidat à l’élection présidentielle, Alpha Condé.
En répondant à la question posée par Christophe Boisbouvier de RFI, le président Lansana Conté avait révélé avoir certifié à Chirac que le procès d’Alpha Condé, l’opposant guinéen, serait un procès transparent et que la justice demeurerait sereine. »
Il quittera Conakry sous nos yeux à l’aéroport Gbessia de Conakry, après avoir inauguré le barrage de Garafiri.
Je l’ai revu, à d’autres occasions mais de loin, lors des sommets de la Francophonie, de France- Afrique ou encore à l’Assemblée Générale des Nations Unies.
La mort de Chirac est une immense perte pour l’humanité. Et comme le disait De Gaulle : « Il n’y a rien de grand sans de grands hommes et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu. »
Chirac s’est battu pour l’être, et il le demeure.
Boubacar Yacine Diallo journaliste et écrivain