Par Mamadou Alpha Diallo
Dakar (Sénégal), 17 déc (AGP)- Située à environ 3Km de Dakar, l’Île de Gorée, à travers ses nombreux sites, dont l’ancienne Maison des Esclaves, est classée au patrimoine mondial de l’humanité. Dans cette Île, ont transité des millions d’esclaves africains au cours de la Traite Négrière. À Gorée, la première image qui frappe le visiteur, reste l’architecture du type colonial de tous les bâtiments.
Mais avant d’en arriver là, les visiteurs s’embarquent dans une chaloupe au Port Autonome de Dakar, rapporte le correspondant préfectoral de l’AGP à Koubia en visite sur cette Île africaine.
Parmi les touristes rencontrés lors de notre passage, il y avait entre autres, des Français, des Anglais, des Gabonais, des Guinéens et même des Sénégalais. C’était la première visite de Gorée pour la plupart.
À l’intérieur de la Chaloupe, certains passagers, caméras en mains, appareils photos et autres tablettes prenaient des images tout au long du voyage et de la visite sur l’Île.
La Maison des esclaves, site le plus prisé des visiteurs, est composée de deux parties distinctes : la partie d’en bas où se trouvaient les cellules de 2m60 sur 2m60, à l’intérieur desquelles on mettait, d’après notre guide Babacar Pariss Mbaye, entre 15 et 20 personnes, assises dos à dos dans des conditions horribles.
«Les esclaves n’étaient libérés qu’une seule fois par jour et cela, c’est pour juste leur permettre de satisfaire leurs besoins naturels», précise M. Mbaye, visiblement remonté.
Au nombre de ces cellules, on peut citer, entre autres, la grande cellule des récalcitrants, cellule à l’intérieur de laquelle est entré Nelson Mandela, sorti avec beaucoup d’émotions. La cellule des enfants, la cellule où l’on pesait les esclaves, l’Inalpe temporaire (cellule de ceux qui avaient moins de 60 kg), et la fameuse porte du ‘’voyage sans retour’’. Cette porte est l’aboutissement d’un couloir qui sépare en deux la Maison et qui se jette à l’océan. Tandis qu’en haut du bâtiment, se trouvaient les logements des colons dans des conditions tout à fait luxueuses.
À en croire le conservateur adjoint de la Maison des esclaves de Gorée, ‘’ce site classé au patrimoine mondial de l’humanité enregistre parfois jusqu’à mille (1000) visiteurs par jour. Surtout en période scolaire, explique Alioune Badara Kabo. Période pendant laquelle de nombreux élèves viennent visiter la Maison. Car celle-ci faisant partie intégrante de leurs programmes d’études, notamment en Histoire.
Il existe deux types de visite à la Maison des esclaves, renchérit notre interlocuteur. Il s’agit des visites officielles et celles des touristes. Avant de pénétrer cette Maison, les visiteurs (touristes) doivent payer un ticket à 500 FCFA pour les non résidants et 250 FCFA pour les résidants et 100 FCFA pour les élèves.
S’agissant des horaires de visite de la Maison, elle est ouverte tous les jours entre 10 heures 30 et midi, et de 14 heures à 18 heures TU.
Outre la symbolique Maison des Esclaves, se trouvent également à Gorée, d’autres sites très visités par les touristes. C’est le cas du Monument de la Libération des Esclaves, situé à quelques mètres de là. À cela, s’ajoutent la Mosquée sans minarets, construite en 1892, le Mémorial de Gorée (situé au point culminant de l’Île), l’Eglise, l’ancienne Ecole Normale William Ponty (1913-1937). Dans cette école, ont été formés les premiers cadres noirs appelés ‘’Pontins ‘’.
Par ailleurs, de nombreuses personnalités en visite au Sénégal, ont effectué un pèlerinage à l’Île de Gorée. Il y a parmi eux, le Couple Obama et l’ancien Prix Nobel de la Paix, le Sud-africain, Nelson Mandela…
L’Île de Gorée, dirigée par le Maire, Me Augustin Senghor, actuel président de la Fédération Sénégalaise de Football, faisait partie de ce qu’on appelait à l’époque, les 4 communes, à savoir : Gorée, Dakar, Rufisque, Saint-Louis.
La commune de Gorée s’étend sur 300 mètres de large sur 900 mètres. La pêche, le tourisme et le commerce des produits artisanaux, notamment locaux, sont les principales activités pratiquées par les natifs de cette Île pleine d’Histoires.
AGP/17/12/015 MAD/KS/ST
Source : http://agpguinee.org/sante-3/item/3767-l-agp-sur-les-traces-des-esclaves-a-l-ile-de-goree-au-senegal.html