Partir pour partir, non et mille fois NON!
Dans votre réquisitoire contre Dalein, dont je me fais ici le petit défenseur avec plaisir (même si je ne citerai pas ici ses réalisations politiques car ce n’est pas ma vocation) pour replacer certains éléments là où ils doivent être, vous parlez du manque d’émotion de la part de Dalein devant les morts dont vous ne situez pas la responsabilité. Alors je vous dis qu’ils sont tous assassinés par koro Alpha, votre nouvel ami, le nouvel ange de Bah Oury ‘’BO’’.
Permettez-moi de vous dire que l’émotion a toujours été vive chez le people martyr de Guinée (pas seulement chez Dalein) quand nous comptons des victimes dans nos rangs. Vouloir dire ici que chez Dalein ceci n’est pas le cas, pendant que les Sidya qui faisaient croire qu’ils sont de l’opposition narguaient les cadavres en boudant les funérailles, relève de l’arrogance dans le discours et d’une négation absolue de la réalité qui n’échappe à personne, voire de la haine.
Depuis que Koro Alpha a pris en otage le peuple de Guinée de par le biais de la cooptation internationale de 2010, l’opposition dans son ensemble a enterré plus soixante victimes. Paix à leurs âmes. En plus de l’opposition, combien de fois mes compatriotes de la forêt ont enduré la barbarie de la gouvernance actuelle avec un mépris qui s’apparente à un règlement de compte qui daterait du moyen âge. TOUS LES MORTS LE SONT PAR LA CRUAUTÉ DU SYSTÈME CONDÉISTE EN PLACE ET NON PAR LA VOLONTE DE DALEIN OU DE BAH OURY, même si ceux-ci ont toujours voulu exprimer et exercer leur droit constitutionnel avec leurs militants en prenant la rue quand il le fallait. Les tueurs sont connus et les tués aussi. Donc sur ce point, je vous invite à la retenue M. Diallo Amadou ou à défaut à l’imprégnation de la réalité. Dalein étant déjà quasiment le seul leader politique à accompagner tous mes frères tués par votre nouvel ami et allié, le vaillant bienfaiteur Koro Alpha.
Ce qui me dérange un peu dans votre approche, c’est que je ne vois pas où est le mal dans l’expression d’un projet. Par contre, j’ai l’impression que vous confondez parfois le sujet à l’objet. Avoir un projet comme celui-ci, je vous cite:
« Pour l’UFDG la vocation de l’Etat est de juguler crimes et délits et de garantir aux individus la protection de leur personne et de leurs biens contre toute forme de violence. Paix, tranquillité et protection, voilà ce qu’exigent les citoyens dans leur désir de mener une existence confortable et l’espoir de l’obtenir à la sueur de leur front » est une chose, pendant qu’affronter les vicissitudes de la vie politique dans pays où le système en place n’a aucun sens de respect pour la vie humaine avec son caractère sacré, en est une autre. Cependant, libre, vous l’êtes M. Diallo Amadou, de tout faire reposer sur Dalein. Mais retenez que les comptables de ces crimes et attentats à la vie de nos chers concitoyens sont tapis à la présidence et pourtant c’est bien avec ceux-là que compte travailler notre Bah Oury post-grâce présidentielle. Mais helas!
Vous criez Faute Grave et Amateurisme
Vous vous plaignez de la manière dont BO a été accueilli à son retour par Dalein. Je m’aperçois que vous perdez souvent de vue face à des aspects communicants de la vie politique de certains acteurs en place.
Vous dites, je cite :
« Lorsqu’on est à la tête d’un parti suffisamment crédible pour aspirer à la présidence, on ne se laisse pas dominer par ses émotions. On attaque le premier, en accueillant Bah Oury sans réserve et en lui accordant une tribune à l’interne. Dalein Diallo aurait alors démontré qu’il incarnait réellement les valeurs démocratiques de l’UFDG sans avoir besoin de le verbaliser, le tout dans la plus parfaite sérénité ».
Je partage profondément votre contenu, mais chaque chose a une cause. Remontons un peu dans les annales pour retracer les choses afin que ceux –là qui suivent nos débats ne se perdent pas de vue comme vous.
Au départ, BO était en exil.
Ensuite, BO se radicalise à l’extérieur par les méfaits de la solitude (peut-être) et commence à se désolidariser du parti à travers de prises de position qui ne doivent pas exister allant jusqu’à présider le groupe de l’opposition extraparlementaire à Paris pendant que son parti, l’ufdg, siège encore à l’assemblée.
Une décision de le suspendre intervient : des négociations ont pu la faire lever. Tant mieux, dirons-nous!
Par après, BO revient un peu dans les rangs, le temps pour lui de se rappeler qu’il est devenu un homme normal, hop, il reprend son fusil d’assaut et charge encore quelques mois plus tard le parti en criant à l’isolement : c’est par voie de presse qu’il apprend tout. Chose que je ne partage avec le parti si tel est le cas. Par contre, il continue toujours de bien critiquer et dénoncer les manœuvres du pouvoir en place avec une lucidité académique qui lui est déjà propre. D’où l’adhésion de pas mal de personnes à sa cause y compris moi-même, allant jusqu’à déconseiller toute participation de l’ufdg à la farce électorale des législatives de 2013 et présidentielle de 2015.
Et en fin, brusquement, lors d’un débat télévisé sur TV5 avec Rachid Diaye, le BO dur commence à être tendre au point que certains amis et moi nous demandions si BO était à court d’arguments. C’était sans savoir que le changement arrivait.
BO a eu le cadeau de noël comme il l’a lui-même appelé à travers la grâce que nous connaissons tous. Tant mieux, car si ses amis politiques n’ont pas pu arranger sa situation, lui, il en a trouvé l’opportunité. Gloire à Allah!
Mais posons-nous une question : Avait-il informé la direction de son parti de ses négociations que je salue par-dessus tout personnellement parlant? Reponse.
Mais dès après avoir obtenu la promesse de la grâce, il a repris les hostilités avec son parti allant de coq à l’âne car d’un côté il réclame un débat à l’interne et de l’autre il fustige le leadership du parti tout en réaffirmant qu’il ne remet pas en cause la légitimité de Dalein car étant le fruit d’un congrès tout comme lui BO. De ce fait que veut BO exactement pour qui connait la ligne du parti et les new-speechs de BO quand il dit vouloir coopérer avec Alpha?
Vous dites que le parti aurait mieux fait de lui ouvrir une tribune à l’interne. Oui! Mais comment ouvrir une tribune à un pseudo-rebelle qui n’a pas manqué de vilipender tout sur son passage. La tribune, il l’avait lui-même ouverte de l’extérieur en violation flagrante des dispositions du parti.
Je suis pour le débat, mais je ne pense pas que cela soit l’objectif de BO bien qu’il clame parfois vouloir connaître le bilan depuis 2010. Oui à cette requête si c’est vraiment le cas. Mais il va plus loin en chantant des dithyrambes pour un pouvoir dictatorial, sanguinaire, injuste, arbitraire. Un pouvoir dont la vocation est toute simple : exterminer toute forme de bon sens et de quiétude. Un pouvoir criminel et violent qui va à contre-courant de tout idéal social et sociétal. Un pouvoir qui a, sans sourciller, condamné BO sans complaisance dans le mensonge le plus fou aux yeux du citoyen lambda.
Une tribune pour BO, oui, mais pas pour chanter les louanges d’un dictateur qu’il nous a, lui-même, appris à dénoncer et à combattre et nous le combattrons jusqu’au bout. Oui au débat, car nous savons bien que nous ne sommes pas toujours obligés d’avoir les mêmes idées que lui, BO, mais pas pour opérer un retournement de veste de 360 degrés. Nous allons tous mourir de la conviction et des idéaux défendus par nos devanciers, nos morts. Honneur plus hommage à leur combat et paix à leurs âmes.
Non, mon cher Diallo Amadou, les morts ne sont pas morts pour rien. Ils sont morts pour une cause noble devant un tyran, c’est-à-dire pour l’instauration d’une démocratie en pratique et non d’un semblant de démocratie vernie de détournement et d’assassinats sociopolitiques le tout couronné par des farces électorales sorties d’éminents labo scientifiques pour fraude. J’ai horreur de ce retournement de veste auquel veut nous mener BO car le moral et la morale nous l’interdisent.
Mon cher Amadou Diallo, quand on est membre d’un parti, on doit être cohérent avec les idéaux du parti. Pas question de se montrer rebelle pour s’affirmer sur la place publique.
Vous faites aussi allusion à une responsabilité que le parti devait prendre
Je vous apprends que le parti avait pris toutes ses responsabilités pour le cas de BO qui se croyait intouchable dans l’ignorance la plus totale des textes du parti.
Avant d’arriver à la mort d’homme que je regrette profondément, le parti a engagé des discussions en son sein qui ont abouti à l’accueil réservé à BO sous la houlette de Dalein qui a tenu un discours d’apaisement et de pardon. Un discours si courtois qu’il donnait l’impression même que Dalein avait la peur au ventre. Cela n’a pas empêché BO de dégainer encore et encore malgré toutes les initiatives : intervention des femmes députés ou des sages et après échec, à la veille du bureau exécutif le parti décide, de façon contestable et je le précise, de l’exclure. Histoire d’éviter ce qui arriva. Mais hélas BO était déterminé à opérer le mal de toutes les manières car l’heure de sa chute avait sonné. Pourtant, il avait là une opportunité indiscutable de traduire la direction qu’il a tant décriée devant une juridiction nationale. Par contre, il a choisi la violence comme le démontre la façon dont il est arrivé au siège avec un comportement que je ne qualifierai pas ici. Et BO chuta sans trébucher.
Pour terminer cher Amadou Diallo, veuillez demander à BO c’est quoi son programme. Si c’est pour nous embarquer dans un navire ivre avec un capitaine désorienté, dites-lui que nous ne sommes pas prêts pour cette tragédie dont les trois et/ou cinq actes sont connus d’avance.
Dans l’espoir de vous relire pour continuer le débat, souvenez-vous de mon attention en vous lisant.
Boubacar 1 Barry
Citoyen Guinéen pour une Guinée Nation