Après de longs mois de silence, à mon tour de m’incliner devant la mémoire de mon ami Elhadj Mohamed Diallo, journaliste assassiné devant le siège de l’UFDG le vendredi 05 février 2016. Paix à ton âme cher ami dont j’ai fait la connaissance depuis 2005 et avec qui j’ai souvent eu des échanges épistolaires malgré mon éloignement du pays. Vas-y direct au paradis éternel du bon Créateur. Repose toi en paix mon ami. Par la même, je présente mes condoléances les plus attristées à ta modeste famille et à tes amis de la corporation.
Après cette partie de vive émotion, passons à la cause du mal car chaque chose a une cause.
Il s’agit en fait de la volonté de naître qui anime Bah Oury qui a absolument besoin de semer le chaos pour s’affirmer.
Mais pour rédiger cet article j’ai pensé à faire un nuage de mots à partir des articles et différents posts que j’ai parcourus depuis le 05 février sur les réseaux sociaux. Les mots et expressions qui reviennent le plus souvent sont : Bah Oury fou, il m’a déçu, un traitre, un drogué, un aigri, il a perdu, il a changé, il a raté…
Ce qui m’amène à poser quelques questions :
A quoi veut jouer Bah Oury (BO) avec sa nouvelle attitude qui le rend méconnaissable?
Pense-t-il que sa démarche était la mieux appropriée?
Au vu de ces différents éléments, je vais revenir sur certains aspects qui ne sont pas à négliger.
L’EXIL : une période dure
Pendant plus de quatre ans, BO vit en exil forcé dans le pays le plus hospitalier à l’endroit d’un exilé politique de son rang, et je sais de quoi je parle pour y avoir vécu des années. Cependant, j’admets volontiers que nous préférons tous vivre chez nous, sous nos tropiques, que de se voir contraint à l’exil. Mais, comparé à ceux- là qui étaient en prison, BO n’a pas assez à se plaindre chez le bon Dieu qui lui a sauvé la vie devant la volonté funeste du régime de koro Alpha de finir avec lui en ce temps avant de vouloir se servir de lui pour se redorer l’image et entremêler pour ne pas dire affaiblir le peuple opposé au système en place.
Durant cet exil, BO a forcé mon admiration lors des différents points de conversation qu’il a souvent animés à Paris et auxquels j’ai souvent pris part. Et je suis profondément de ceux-là qui pensent que l’UFDG devait hausser le ton de la façon la plus ferme possible vis-à-vis du pouvoir en place pour obtenir le retour de BO et la libération des prisonniers politiques comme je l’avais d’ailleurs mentionné dans l’un de mes articles à Dalein, je cite :
« Avec l’espoir qui est le mien de vous voir changer de dynamique pour un succès dans votre combat, je voudrais vous dire ici que les morts vous observent, les prisonniers politiques ne méritent pas la place qui leur est réservée, que les exilés politiques doivent retourner chez eux, dans leur propre pays ‘’La Guinée’’ et que vous n’avez plus droit à l’erreur ».
Ceci dit, il me parait insuffisant ce qu’a fait l’UFDG pour BO mais pas insignifiant au point de le faire remonter comme du lait sur une marmite qui bouillonne. BO a une arrière-pensée qui nous échappe un tout petit peu mais que l’avenir ne tardera pas à dévoiler au grand jour. Mais d’ici là que BO nous dise qui l’a exilé et pour quoi.
De sa nouvelle orientation politique : une incohérence qui ne passe pas inaperçue
A l’écouter dans les médias, BO réclame un bilan et un débat au sein du parti. Ce qui est tout à fait normal. Mais en même temps il affirme vouloir travailler avec koro pour la décrispation du climat politique en mettant en place une opposition constructive. Quel paradoxe pour qui connait les militants de l’UFDG qui à mes yeux sont loin de ceux de l’UFR? Ils ne gobent pas tout.
Mais de quoi s’agit-il exactement si ce n’est un jeu de mots pour dire qu’il va s’allier au RPG arc en ciel à l’image d’un Sidya Touré qui a laissé orphelins le peu de militants qu’il avait pour finalement pactiser avec koro Alpha avec comme récompense un os nu.
Par contre ce que BO oublie, à la différence de sidya avec son UFR, les militants de l’UFDG sont viscéralement opposés au système de koro et donc non seulement ils ne vont jamais embarquer dans ce bateau ivre, mais aussi ils peuvent le faire savoir à qui de droit : Dalein ou BO peu importe. C’est vraiment trop facile de vouloir se jouer le peuple. On a l’œil.
Les critiques de BO
Dans son réquisitoire contre la direction actuelle du parti, BO fustige la stratégie de manifs qui a toujours été adoptée et dont le bilan ne rime qu’avec des morts d’hommes par la cruauté du régime de koro Alpha. Je ne pense pas qu’un seul militant ait été tué par un autre militant mais plutôt par les forces du mal en place et avec lesquelles il se dit prêt à coopérer.
Mais si cette stratégie de manifs a échoué, c’est avant tout sa stratégie à lui qui appelait toujours et partout à des soulèvements populaires, jusqu’à l’approche de la farce électorale passée, pour faire chuter koro Alpha. Il ne peut aucunement faire incomber cette responsabilité à quelqu’un d’autre, fusse-t-il Dalein.
En tant qu’homme politique responsable, au lieu d’opérer une fuite en avant, il vaudrait mieux assumer sa responsabilité devant les faits que de chercher à la faire porter par un autre.
De son exclusion
Face à l’ignorance des textes du parti, la seule chose qu’il y avait à faire, c’était de prendre des mesures sévères contre BO qui se croyait intouchable car se voyant fondateur du parti.
BO ignore que quand on met en place une institution, certes on en devient de facto un pilier, mais pas un indéboulonnable, un saint père intouchable. Qu’il aille poser la question à Jean Marie Lepen dont la propre fille( Marine Lepen) s’est chargée de son éviction du parti pour insubordination et autres manquements à l’endroit de la ligne du parti. Comme BO.
Cependant, je suis d’avis qu’il ne revient pas au conseil politique de l’exclure, mais plutôt d’après le règlement intérieur, au bureau exécutif du parti qui est un organe composé de350 personnes et ce, à titre conservatoire.
De ce fait, un homme responsable (comme déjà on pouvait le penser de BO) aurait traduit le parti en justice du moment où non seulement il collabore avec le pouvoir en place, mais aussi il dit lui-même faire confiance à la justice guinéenne. Ce qui nous aurait évité l’enfantillage qu’il nous a fait voir en venant foncer sur les barrages érigés à son encontre dans un caftan à l’image d’un shebab prêt pour la mort et à l’issue de quoi, est mort un GUINEEN.
Pour terminer, que BO sache que les morts de l’axe entendent encore sa voix quand il demandait un soulèvement populaire, que les autres prisonniers politiques veulent rentrer chez eux, que les militants de l’UFDG ne demandent aucunement une caporalisation du parti avec le RPG. Que BO sache que si nous avons aujourd’hui besoin, c’est du Bah Oury qui était animé de la ferme conviction comme quoi le mal de la Guinée c’est bien Alpha Condé et non le BO qui a atterri à Conakry avec pour mission de jeter l’eau du bain avec le bébé.
Nous voulons un Bah Oury dont le verbe rime avec cohérence et conviction au bénéfice du peuple tout en respectant l’idée de combat que revêtent les engagés militants du parti.
Que BO sache que le fait d’avoir gracié 171 prisonniers dont 4 politiques parmi tous ceux-là que nos geôles comptent comme prisonniers politiques de Conakry à N’Zérékoré n’augure rien de prometteur. La noblesse de notre combat pour une Guinée débarrassée de Koro Alpha ne doit aucunement être hypothéquée par une grâce présidentielle dont les contours frisent le piège mortel. Que BO se souvienne de l’article 48 du règlement :
« Tout organisme, tout responsable, tout militant de l'UFDG à quelque échelon que ce soit, a le devoir de respecter et de faire respecter scrupuleusement les mots d'ordre, les directives et les décisions du Parti.
Le responsable doit obligatoirement suivre et observer la discipline du Parti en évitant d'imposer sa volonté personnelle ».
Mais si BO se croit redevable à koro Alpha, qu’il le règle avec lui pourvu que les sacrifices auxquels nous avons tant consenti ne soient pas souillés par une maladresse qui ne dit pas son nom.
Mais d’ici là, Dalein doit rester.
Boubacar 1 Barry
Citoyen Guinéen pour une Guinée-Nation