Dans une déclaration percutante, les Forces Vives de Guinée dénoncent les violations présumées de la Charte de la Transition par le CNRD et appellent à la mobilisation citoyenne pour s'opposer à la junte au pouvoir. Accusant la répression de la liberté d'expression et les abus graves envers les droits humains, elles exigent une transition civile avant janvier 2025 et rejettent catégoriquement le projet constitutionnel actuel, qu'elles qualifient de manœuvre politique visant à légitimer une candidature de Mamadi Doumbouya.
Les FVG pointent du doigt les atteintes aux droits et libertés des citoyens, illustrées par l’interdiction des manifestations publiques, l’assassinat de plus de 60 manifestants, les disparitions forcées de figures de la société civile telles que Fonike Mengué et Billo Bah, ainsi que les décès en détention du Général Sadiba Koulibaly, du Colonel Pépé Célestin Guilivogui et du Dr. Mohamed Dioubaté, dans des circonstances jugées suspectes. Les accusations de spoliation, les poursuites « fantaisistes » visant les leaders politiques et les acteurs de la société civile, ainsi que la répression de la liberté d’expression et de la presse, figurent également parmi les griefs formulés.
La FVG dénonce par ailleurs le refus du CNRD de reconduire, dans le projet de Constitution, les dispositions essentielles de la Charte relatives à la non-candidature des membres de la Transition. Ce refus, selon le collectif, s’inscrit dans une stratégie visant à permettre au Président de la Transition de briguer un mandat présidentiel, au mépris de son serment et des engagements pris.
Devant ce tableau qu'elles jugent sombre, les Forces Vives de Guinée réaffirment leur fidélité à leur déclaration du 12 novembre 2024. Elles exigent le départ de la junte et la mise en place d’une transition civile au plus tard le 1er janvier 2025. De plus, elles annoncent leur opposition catégorique à l’avant-projet de Constitution, qu'elles considèrent comme une tentative déguisée de promotion de la candidature de Mamadi Doumbouya à l'élection présidentielle à venir.
Les FVG appellent enfin leurs militants, de la base au sommet, à boycotter la campagne de vulgarisation du texte, proclamant que « seule la lutte libère ! ».
Saliou Keita