À deux mois de l’échéance fixée pour la transition politique entre le CNRD et la CEDEAO, le flou entourant la gestion de cette période par la junte militaire, ainsi que les soupçons de velléités de confiscation du pouvoir, continuent de susciter de vives critiques au sein de l’opposition dirigée par l’ancien Premier ministre Sidya Touré.
Le week-end dernier, Mouctar Kalissa, secrétaire général du Conseil des jeunes de l’Union des forces républicaines (UFR), a exprimé les inquiétudes de son camp. « La situation socio-politique de notre pays est dans une impasse. Nous sommes sans repères », a-t-il dénoncé lors d’une réunion hebdomadaire de l’UFR.
Ce cadre de l’UFR a également pointé du doigt ce qu’il perçoit comme une tentative de la junte de s’accaparer du pouvoir. « Le général Doumbouya se trouve pris entre le marteau et l’enclume. Il est influencé par des personnes qui le poussent à rester au pouvoir coûte que coûte, même si cela n’est pas nécessairement son souhait », a déclaré Kalissa.
Le responsable de l’UFR a par ailleurs mis en garde le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, en évoquant un précédent historique : « Je ne suis pas là pour donner des conseils au général, mais le cas du capitaine Dadis doit lui servir de leçon. On se souvient des mouvements pro-Dadis, qui l'ont poussé à commettre des erreurs, alors qu’il avait de bonnes intentions au départ. La soif de pouvoir l’a conduit à des débordements. Il est encore temps pour le général de corriger ses erreurs », a-t-il lancé.
Mouctar Kalissa a également critiqué les soutiens actuels du général Doumbouya, qu’il considère comme opportunistes. « Ceux qui, aujourd’hui, créent des mouvements pour chanter ses louanges ne sont que des profiteurs, des ennemis du pays. Quand la situation explosera, le général sera le premier à en payer le prix. Que le cas de Dadis lui serve d’avertissement », a-t-il conclu.
Aziz Camara