En visite officielle en Guinée ce 8 novembre 2024, les émissaires des Nations Unies ont rencontré les Forces vives de Guinée (FVG), un regroupement d’acteurs sociopolitiques déterminés à faire entendre leur voix sur la transition en cours. Leur message était clair : il est urgent d’achever le processus avant la fin de l’année, mais pas au prix d’une impasse politique ou de violations persistantes.
Après avoir dialogué avec les autorités guinéennes, les représentants onusiens, envoyés par le Secrétaire général Antonio Guterres, ont écouté les préoccupations des Forces vives, parmi lesquelles l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le RPG Arc-en-ciel et le Front des forces sociales de Guinée (FFSG). « Les émissaires de l’ONU ont affirmé leur volonté de travailler avec toutes les parties pour garantir une transition apaisée. Nous avons accueilli cet engagement avec satisfaction, mais avons également souligné les nombreux défis à surmonter, notamment l’entrave aux activités de formation politique », a déclaré Edouard Zoutomou Kpoghomou, vice-président de l’ANAD. Ce dernier a insisté sur le respect de la charte de transition, un point d’achoppement récurrent qui, selon lui, mine les fondements du processus.
L’insécurité galopante qui menace la stabilité du pays n’a pas échappé à M. Zoutomou Kpoghomou. « Nous demandons aux Nations Unies de prendre la pleine mesure de cette réalité et d’agir avant qu’une crise ne dévore la Guinée », a-t-il averti, ajoutant qu’un mémorandum exposant les préoccupations des Forces vives a été remis aux émissaires.
Face à l’enjeu du respect des engagements pris par la junte, les FVG ont rappelé l’impératif de restaurer l’ordre constitutionnel dans les délais promis. Pour Dr Zoutomou Kpoghomou, la garantie d’un retour à la normalité repose sur une vigilance accrue des Nations Unies, qui doivent veiller à ce que les promesses ne s’évanouissent pas dans des manœuvres dilatoires.
Mais que faire si l’échéance du 31 décembre 2024 n’est pas respectée ? Les Forces vives n’ont pas caché leur position : elles prônent la mise en place d’une transition civile qui pourrait sortir le pays du marasme politique actuel. À travers cet appel, elles réaffirment leur souhait de tourner définitivement la page de l’incertitude et d’engager la Guinée sur le chemin de la stabilité démocratique. L’ONU est prévenue : chaque jour compte et le moment d’agir est maintenant.
Ousmane Sibé Fofana