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En Guinée, les récentes décisions de la junte dirigée par le Général Mamadi Doumbouya révèlent une volonté à peine voilée de serrer l’étau autour des partis d’opposition. La mise sous surveillance pour trois mois de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d'opposition, par le ministère de l’Administration du Territoire, apparaît comme une nouvelle manœuvre pour affaiblir les voix dissidentes et consolider un régime qui semble se détourner de ses promesses de transition.

Un outil de « neutralisation » politique ?

Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, dénonce une stratégie claire de « neutralisation » des opposants politiques. Ancien Premier ministre et figure de proue de la contestation en Guinée, Diallo ne se laisse pas intimider. Il voit dans cette mise sous observation une tentative évidente de la junte de marginaliser ceux qui osent rappeler que Doumbouya, malgré ses engagements initiaux, pourrait bien être tenté de briguer la présidence. « Ils veulent nous faire taire parce que nous dénonçons cette ambition », martèle Diallo, dénonçant la répression politique rampante exercée sous couvert de contrôle administratif.

Un prétexte de conformité : l’argument bancal de la junte

Pour justifier cette décision, les autorités avancent des raisons de « transparence ». Le ministère exige des relevés bancaires sur trois ans, un enregistrement des donateurs, et la tenue régulière de congrès — autant de règles qui semblent soudainement appliquées avec une rigueur inédite, mais qui, selon l’UFDG, n’ont rien d’autre qu’un but intimidant. Le parti assure avoir rempli ses obligations et invoque, pour l’absence de congrès depuis 2020, des contraintes liées à la pandémie de Covid-19, avec un engagement pour organiser la prochaine session en 2025.

Un contexte politique plus oppressif que jamais

Cette surveillance imposée à l’UFDG laisse entrevoir une dérive inquiétante. Les critiques, notamment celles qui évoquent la tentation du Général Doumbouya de pérenniser son pouvoir, semblent systématiquement étouffées, privant peu à peu la Guinée de ce qui reste de son espace démocratique. En prenant cette mesure à l’égard de l’UFDG, le gouvernement militaire envoie un message clair : le pluralisme est une entrave, non une richesse.

Dans cette lutte de plus en plus inégale, l’opposition devra faire preuve d'une détermination sans faille pour résister à une pression qui, jour après jour, menace de l’anéantir. Les prochains mois seront décisifs pour la survie de la démocratie en Guinée.

Alpha Amadou Diallo