Lors d'une interview avec GTV1, Aliou Bah, leader du parti MoDeL, n’a pas mâché ses mots à l’égard de la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis 2021. Il a vivement critiqué ce qu'il décrit comme un retour aux pratiques autoritaires du régime de Sékou Touré. Selon lui, les méthodes actuelles de gouvernance sont marquées par des dérives inquiétantes.
« Enlèvements, arrestations arbitraires, disparitions forcées, et exposition des corps aux familles des victimes », a-t-il dénoncé, accusant les autorités de confisquer la gestion de la transition au profit d’un petit cercle. Il estime que le pouvoir reste concentré dans les mains de certains acteurs, particulièrement dans les régions de Faranah et Kankan.
« Tout est orchestré pour que le pouvoir demeure entre Faranah et Kankan. C'est là qu’on négocie les postes, qu’on transfère les fonds publics », a-t-il déclaré, soulignant un manque de transparence dans la gestion des affaires de l'État. Le chef de file du MoDeL appelle à mettre un terme à cette situation, qualifiée d'« hypocrisie », et plaide pour l’ouverture d’un véritable débat national.
Aliou Bah n’a pas manqué de critiquer le « culte de la personnalité » entourant le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, établissant un parallèle avec la Corée du Nord. Pour lui, sans réformes profondes, la transition en cours risque de reproduire les erreurs du passé.
Saliou Keita