Cellou Dalein Diallo, figure emblématique de l'opposition guinéenne et leader de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), ne cesse de sonner l'alarme sur la situation politique de son pays. À l'occasion du 66e anniversaire de l'indépendance de la Guinée, il a profité d'une conférence-débat organisée à Poitiers, en France, pour dénoncer avec force les dérives autoritaires du régime militaire en place à Conakry.
Invité d'honneur des festivités organisées par la communauté guinéenne de la Vienne, Diallo n'a pas hésité à pointer du doigt les atteintes flagrantes aux droits de l'homme et aux libertés publiques perpétrées sous la junte dirigée par Mamadi Doumbouya. L'ex-Premier ministre, accompagné de cadres de son parti, a dressé un tableau sombre de la situation guinéenne lors de cette rencontre, qui a réuni un grand nombre de Guinéens inquiets pour l'avenir de leur pays.
Dans un discours sans détour, Diallo a dénoncé la répression brutale qui s'abat sur ceux qui osent critiquer le pouvoir en place. Il a rappelé les assassinats de 55 manifestants, les détentions arbitraires, et les morts suspectes de figures politiques et militaires de premier plan, comme le général Sadiba Koulibaly. Ces actes de violence, selon lui, illustrent une volonté claire de la junte de museler toute contestation.
Mais au-delà de cette description alarmante, Cellou Dalein Diallo a tenu à avertir ses compatriotes d'une menace plus subtile, mais tout aussi grave : celle d'une tentative de légitimation du régime par les urnes. Selon lui, Mamadi Doumbouya n'écarte pas l'idée de se présenter à la prochaine élection présidentielle, au mépris des aspirations démocratiques du peuple guinéen. Ce serait, selon Diallo, une trahison des idéaux de liberté et de justice pour lesquels tant de Guinéens se sont battus.
L'ancien Premier ministre a ainsi appelé à une mobilisation citoyenne massive pour contrer cette dérive et protéger les acquis démocratiques. « La vigilance est de mise », a-t-il insisté, tout en réaffirmant son engagement inébranlable pour une transition pacifique en Guinée.
Cette conférence aura sans doute marqué un tournant dans la lutte politique de l’opposant, qui s’impose de plus en plus comme le porte-voix d’une Guinée en quête de changement. Mais, au-delà des mots, c’est l’avenir du pays tout entier qui semble suspendu à la capacité des Guinéens à se rassembler et à se battre pour leurs droits.
Alpha Amadou Diallo
