À l’approche du 31 décembre, date théorique marquant la fin de la transition politique en Guinée, une ombre plane sur le respect de ce délai. Les autorités guinéennes, tout en multipliant les promesses, laissent entrevoir un report.
Alors que certains observateurs dénoncent ce retard comme une dérive inquiétante, la CEDEAO, elle, semble voir le verre à moitié plein, « saluant les progrès » dans le processus.
Ce week-end, une délégation de la CEDEAO a été reçue par Mohamed Lamine Sy Savané, bras droit du Premier ministre, pour faire le point sur cette fameuse transition.
À en croire les propos officiels, l’engagement des autorités, et en particulier du CNRD, à garantir un fichier électoral crédible ne faiblit pas. Cet objectif, central au Programme National de Recensement à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC), est présenté comme une condition sine qua non pour organiser des élections transparentes.
La question du financement de ces initiatives revient toutefois en boucle. Sans ressources, ce processus risque de s'enliser. C’est d’ailleurs l’une des préoccupations soulevées par Louis Blaise Aka BROU, représentant résident de la CEDEAO en Guinée, qui préconise l’organisation d’une table ronde avec les bailleurs pour assurer les fonds nécessaires.
Optimiste, il souligne tout de même que des avancées concrètes ont été faites, notamment la préparation d’un avant-projet de Constitution et la perspective d’un référendum d’ici la fin de l’année.
Cependant, au-delà des discours officiels, le terrain politique guinéen est jonché d’incertitudes. La pression monte. La CEDEAO pourra-t-elle vraiment peser sur un calendrier qui semble chaque jour un peu plus difficile à respecter ? Pendant que certains saluent les progrès réalisés, d’autres pointent un manque de mesures tangibles pour garantir une transition démocratique véritable.
En toile de fond, un sentiment persiste : la Guinée saura-t-elle saisir cette opportunité pour revenir à un ordre constitutionnel solide ou ce processus n’est-il qu’une illusion destinée à calmer les ardeurs internationales ? Le doute s’installe, et le temps, lui, continue de filer.
Alpha Amadou Diallo