La situation en Guinée ne cesse de se détériorer, et il est grand temps que l’on s’interroge sur la direction dans laquelle le pays est poussé sous le régime du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). L’Institut de Recherche sur la Démocratie et l’État de Droit (IRDED), dans une déclaration percutante, tire la sonnette d’alarme : les droits fondamentaux des citoyens sont piétinés, et la sécurité, loin de s’améliorer, se dégrade de jour en jour.
Le vendredi 27 septembre 2024, l’IRDED a exprimé son indignation face à une série d’arrestations arbitraires, souvent effectuées sans aucun respect du cadre judiciaire, et qui, dans certains cas tragiques, se terminent par des décès. Des violations des droits de l’Homme qui, hélas, ne sont plus des exceptions mais semblent être devenues la règle sous ce régime. Les disparitions forcées, l’angoisse des familles, la peur constante... Quel avenir pour une nation qui bafoue sans scrupule les droits les plus élémentaires de ses citoyens ?
Le droit à la vie, ce principe sacré inscrit dans les articles 8 et 11 de la Charte de la transition, est-il encore respecté ? L’interdiction des traitements cruels et dégradants n’est-elle plus qu’une vague mention dans un texte ignoré de tous ? À entendre les témoignages et les dénonciations récurrentes d’organisations comme l’IRDED, on pourrait légitimement se poser la question.
Il est impensable que, dans une Guinée qui se prétend en transition vers la démocratie, des individus soient arrêtés et détenus sans jugement, au mépris total de leurs droits. Et que dire de ceux qui y laissent la vie ? La mort du colonel Pépé Célestin Bilivogui n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais elle met en lumière l’urgence d’une véritable enquête pour identifier les responsables de ces exactions. Combien de temps encore cette spirale de violence et d’injustice va-t-elle perdurer ?
L’IRDED interpelle directement le président Mamadi Doumbouya. Il est de son devoir, en tant que chef de l’État, de faire preuve de leadership et de fermeté face à ces dérives. La libération immédiate de Billo Bah, Foniké Mengué et de tous les détenus privés de leurs droits dans le cadre de procédures régulières est une exigence minimale. Une enquête sérieuse et approfondie sur les morts en détention, à commencer par celle du colonel Bilivogui, est indispensable.
Le silence ou l’inaction du président ne serait pas seulement un échec politique ; ce serait une trahison de cette transition tant promise au peuple guinéen. Le moment est venu de choisir : permettre à la Guinée de sombrer dans l’arbitraire, ou se lever pour défendre la justice et l’État de droit.
Abdoul Chaolis Diallo