Francis Haba, le président du parti Union Guinéenne pour la Démocratie et de Développement (UGDD), a été joint par téléphone ce dimanche 5 mars 2023 par ramtoulaye.com pour donner son opinion sur les propos tenus par le président tunisien, Kaïs Saïed. Dans cet entretien, Francis Haba a condamné fermement les propos racistes et complotistes du président tunisien, qui s'en prenait à l'immigration clandestine venue d'Afrique subsaharienne, estimant que ce phénomène était une entreprise criminelle ourdie pour changer la composition démographique de la Tunisie et la transformer en un pays "africain seulement", en estompant son caractère "arabo-musulman".
« Le président tunisien a simplement dit haut ce que beaucoup de ses compatriotes pensent, mais ne disent pas publiquement », a souligné Francis Haba à l’entame. Il estime que les propos du président tunisien confirment la situation précaire dans laquelle vivent les Africains non seulement en Tunisie, mais dans tous les pays maghrébins. Et rappelle que de nombreux compatriotes se plaignent depuis des années du racisme, de la précarité, de la maltraitance et de la violation de leurs droits dans tous les domaines dans ces pays.
« Ces propos du président tunisien peuvent aggraver la situation précaire dans laquelle vivent les Africains dans ces pays. Les gens ont peur de sortir de chez eux et d'acheter à manger », souligne Francis Haba. Il rappelle que la Tunisie est membre de
l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et devrait donc respecter les droits de tous ses citoyens, quelle que soit leur origine.
« Heureusement ; l'Union africaine et les pays ayant des ressortissants en Tunisie ont condamné fermement cette escalade verbale et les violences faites aux Africains. Les présidents ont pris leurs responsabilités, comme en Guinée, où les compatriotes ont été rapatriés. Kaïs Saïed a oublié que les Africains qui vivent en Tunisie contribuent également au développement du pays et que leur travail, bien que souvent effectué dans des conditions difficiles, est précieux », a-t-il rappelé
Haba estime que la CEDEAO devrait également condamner ces propos du président tunisien et rappeler au président que les droits du peuple tunisien doivent être respectés. « Heureusement plusieurs chefs d'État africains, tels que le président ivoirien, le président guinéen et le président malien, ont déjà réagi à cette situation. En fin de compte.
On espère que : la mobilisation internationale et africaine se poursuivra pour que la Tunisie comprenne que les Africains qui y vivent sont des citoyens à part entière et méritent d'être respectés », a-t-il conclut.
Amadou Diallo.