C’est une pirouette spectaculaire que vient de faire le président Français, en reconnaissant la victoire d’Alpha Condé à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020. Comme un coup d’accordéon, la nouvelle position de Macron, met à mal le combat de l’opposition. Alors qu’il y a deux semaines, chez nos confrères de Jeune Afrique, il dénonçait le troisième mandat du chef de l’Etat guinéen.
D’ailleurs, dans les colonnes de ce media, le président français accusait Alpha Condé d’avoir changé la constitution dans le seul but de s’octroyer, un troisième mandat, disait-t-il. « Je pense que la situation est grave en Guinée, pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée », avait-t-il laissé entendre.
Ce lundi, dans une lettre, Macron félicite le président réélu Alpha Condé. « (...). La Guinée doit poursuivre les réformes que vous avez entamées, en matière d’éducation, d’accès à l’énergie, de la santé et de la bonne gouvernance », a recommandé le président français.
Macron tourne le dos à l’opposition…
Parmi ceux qui se sont empressés pour tisser des lauriers au président français après son interview avec JA, figure Cellou Dalein Diallo. Dans un post sur sa page Facebook, le candidat malheureux de la présidentielle du 18 octobre avait souligné que : « le président Emmanuel Macron admet qu’Alpha Condé a organisé le changement de Constitution dans le seul but de se maintenir au pouvoir. La France reconnaît la gravité de la situation en Guinée. Merci pour ce soutien à la démocratie », a-t-il écrit.
A côté du principal opposant du régime Condé, le FNDC qui, dans une déclaration avait magnifié Macron : « La coordination Nationale du FNDC salue la position de l’État Français, exprimée par le Président Emmanuel Macron, contre le coup d’État civil perpétré par Alpha Condé en Guinée. Le FNDC félicite cette franche prise de position des autorités françaises en faveur de l’alternance démocratique et le respect de la Constitution de notre pays », avait-t-il mentionné, avant d’inviter : « tous les États attachés au respect des droits de l’Homme et aux valeurs démocratiques à se désolidariser du régime totalitaire instauré par Alpha Condé ».
Aujourd’hui, l’opposition guinéenne dans sa majorité se sente abandonner par la communauté internationale, et ne sait plus à quel saint se vouer. Sachant qu’après plusieurs années de manifestation, le pouvoir n’a reculé dans ses différents projets. La rue ne résout plus grand-chose pour l’opposition. En témoigne, les dernières manifestations de l’ANAD. Est-ce les militants sont fatigués ou désapprouvent la stratégie de la rue ou bien craignent-ils des représailles ? De toutes les questions, la plus importante aujourd’hui, est vers qui ou vers quoi l’opposition va désormais se tourner ?
Sadjo Diallo