A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre de la Communication s’est fendu d’une déclaration, dans laquelle, il reconnait la précarité liée au contexte institutionnel des entreprises de presse, qui selon lui affecte également la liberté et la crédibilité des journalistes. Par ailleurs, Amara Somparé a jugé utile d’approfondir la réflexion sur l’état de la presse en Guinée. A l’en croire, cette opération d’élaboration de la politique nationale de communication pour le développement, consistera à formuler des propositions de solutions aux problèmes identifiés afin de faire en sorte que la presse nationale assure la mission qui lui revient. Ci-dessous un extrait de cette déclaration…
« La date du 3 Mai a été déclarée journée internationale de la liberté de la presse par les Nations Unies en 1993 conformément à une recommandation de la conférence générale de l’UNESCO pour permettre d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse et promouvoir les initiatives en faveur de ces valeurs. Elle est aussi un moment de réflexion sur l’exercice de la profession de journaliste et sur le fonctionnement des médias dans le monde généralement autour d’un thème choisi pour sa pertinence ; le thème retenu cette année est : « un journalisme sans contraintes et sans complaisance ».
Hélas, la célébration de cette journée importante est malheureusement étouffée cette année par la pandémie du COVID 19 qui s’est abattue sur le monde entier. J’adresse donc mes vœux de prompt rétablissement à tous les journalistes qui ont été infectés par le virus SRAS-COV 2 et, au delà, à l’ensemble des malades à travers le monde.
Mesdames et Messieurs,
La construction de la démocratie amorcée dans notre pays, a favorisé l’expression plurielle à la faveur du multipartisme. La célébration de cette
journée est une opportunité qui s’offre aux journalistes et à d’autres intervenants dans le système national d’information de notre pays de jeter un regard rétrospectif sur la santé de notre presse, de faire un diagnostic et d’envisager les traitements adaptés à notre société.
Les réformes opérées dans le domaine ont favorisé la démocratisation de l’accès à l’information entrainant une demande de plus en plus accentuée de la société civile et des acteurs politiques guinéens en faveur d’une information équilibrée et crédible sur les questions de développement socio-économique et politique.
L’espace médiatique guinéen compte aujourd’hui plus de deux cents titres de journaux et de sites, plus de cinquante radios privées, six télévisions privées qui s’ajoutent aux stations de la radiodiffusion télévision nationale et aux 34 stations de radios rurales publiques.
Ce pluralisme de canaux est une illustration de la volonté politique et de l’engagement du gouvernement et du Chef de l’Etat de promouvoir la liberté de presse et la liberté de la presse dans notre pays.
C’est cependant le lieu de reconnaitre que ces médias dans leur ensemble évoluent dans un environnement socioéconomique et politique réduisant leur capacité de collecte et de traitement des informations. La précarité liée au contexte institutionnel des entreprises de presse affecte également la liberté et la crédibilité des journalistes.
La prolifération de titres de presse écrite et en ligne est diversement appréciée par les populations cibles, les autorités et les spécialistes du domaine. Les uns reprochent le manque de professionnalisme aux animateurs de ces médias, les autres fustigent les violations fréquentes des droits et de la vie privée des citoyens. Ces violations des droits font parfois l’objet de plaintes des citoyens et même de certaines personnalités publiques. Le manque d’appropriation des textes normatifs comme la loi sur la liberté de la presse et les chartes déontologiques par les journalistes ou leur inapplicabilité pour des raisons multiples ont été identifiés comme des causes des disfonctionnements constatés.
Le Ministère de l’Information et de la Communication, département en charge de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine, a jugé utile d’approfondir la réflexion sur l’état de la presse dans notre pays. Cette opération d’élaboration de la politique nationale de communication pour le développement, engagée sur instruction du Président de la République, Le professeur Alpha Condé, vise à formuler des propositions de solutions aux problèmes identifiés afin de faire en sorte que la presse nationale assure la mission qui lui revient dans la construction de la démocratie, la préservation de la paix et la marche de notre pays vers l’émergence ».
Une synthèse de Sadjo Diallo