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Dans une adresse à la nation le vendredi 28 février dernier, le président de la République Alpha Condé a reporté la tenue des élections législatives couplées au référendum constitutionnel qui devraient avoir lieu le 1er mars 2020. Cette annonce tombe à un moment où les acteurs en compétition battaient campagne à Conakry et à l'intérieur du pays. Déchu de cette attitude du chef de l'État, le Cercle des acteurs pour la République (CAR), sort de son silence au cours d'un point de presse animé le mercredi 4 mars à la maison commune des journalistes à Kipé. Pendant les débats, les responsables du CAR ont fait savoir qu'ils entendaient organiser une marche le mardi 10 Mars pour exiger une date pour ces élections au président de la République si jusque-là une date n'est pas fixée.

Dans son annonce d'une date de manifestation, des membres du Cercle des Acteurs pour la République CAR pour la tenue des élections législatives, Dr Ibrahima Sory Diallo président du ADC-BOC avait invoqué les raisons de leur menace de manifester si rien n'est fait par rapport à leurs exigences.

« C'est par voie de presse qui nous avons appris le président s'adresser à la nation tout en reportant les élections à deux semaines mais chose qui nous a inquiété vu que le président n'a pas précisé une date. Raison pour laquelle nous avons attendu depuis vendredi jusqu'aujourd'hui avec le président nous donnant une date », a-t-il indiqué d’entrée.

Tout de même, le CAR reconnaît la légitimité de ce report par le président de la République tout en émettant des réserves qui s’agissent bien sûre de la non fixation d'une date pour les élections.

« Les motifs qui l'on engagé à reporter ces élections sont fondés vu que la Guinée est un État intégral des pays de la CEDEAO et membre de l'Union africaine. Elle a souscrite à la charte de bonne gouvernance de l'UA. Par conséquent, elle doit se soumettre aux exigences de la sous-région. Cependant, il faut rappeler que les conventions internationales priment sur les lois  de la République. A ce sujet, nous avons donné raison au président de la République en arrêtant le processus. Ce qui nous a fait trop analysé cette décision, est qu'elle n'a pas été accompagnée d'une date précise », a-t-il déploré.

Revenant sur l'ultimatum fait au chef de l'État sur la fixation d'une date, Dr Ibrahima Sory Diallo invite les structures affluées au CAR à se tenir prêt au cas où le Chef de l'État ne répondra pas à leur demande.

« Nous avons accepté sa décision de reporter les élections. Nous pensons que la commission qui a été désignée par la CEDEAO et l'UA sont arrivées en Guinée et elles ont 10 jours de travail. Donc, ces dix jours vont être consacré par le président d'analyser et penser  à une date pour la tenue des élections. C'est pour cela, nous avons dit d'ici lundi le président doit se prononcer sur

une date ou à défaut, le mardi nous invitons toutes nos structures de l'intérieur comme de l'extérieur du pays y compris Conakry de manifester conformément à la loi. La marche va débuter du palais du peuple au palais sekoutoureya. Cette marche a pour slogan de demander au président de la République de nous fixer la date pour les élections », indique le coordinateur du CAR.

Dans cette dynamique d'aller aux élections, Dr Ibrahima Sory rappelle que ce report n'est nullement pas lié à l'influence du FNDC.

« Si aujourd'hui le président est influencé par ses pairs de la sous-région, c'est une logique mais nous, nous avons compris que ce report n'a pas été l'influence du FNDC parce que si c'était l'influence du FNDC on allait pas voir que dans la décision ça empêchait ceux-là qui n'étaient pas dans le processus d'être dans le processus. Nous ne fustigeons pas, mais nous rappelons le président de la République au respect de la constitution. Fixer une date par un décret présidentiel est un droit constitutionnel mais l'annuler sans motif valable par rapport à des simples exigences de la sous-région ça peut être accepté mais c'est une violation de la constitution », martèle Dr Ibrahima Sory Diallo.

 

Il faut noter qu’après cette conférence, le CAR a été reçu par le président de la République à Sékhoutoureya. Au sortir de cette rencontre, Dr Ibrahima Sory Diallo et Cie ont décidé de sursoir à leur manifestation.

Moussa Thiam