A la suite de l'arrestation de Sékou Koundouno et d'Ibrahima Diallo tous deux membres de la coordination du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), le vendredi 6 mars dernier, les leaders de dudit mouvement montent au créneau et dénoncent des faits « tendant à dissuader la lutte » entamée depuis octobre 2019. C'était à l'occasion d'une conférence de presse animée le lundi 9 mars à la maison de la presse à kipé.
Pour Oumar Sylla ‘’Foniké Menguê’’, membre du FNDC, ces agissements constituent une violation des lois et « il faut que cela s'arrête ».
« Aujourd'hui, les forces de défense et de sécurité kidnappent les paisibles citoyens pour leur opinion comme si on n'est pas dans un État de droit. Le dernier kidnapping est l'enlèvement de nos deux camarades Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno tous membres de la coordination nationale. Les FDS ont un nouveau mode d'opération qui viol toutes les lois de la République. Comment est-ce que ces gens peuvent venir à chaque fois cagoulés comme des malfrats, escalader les murs, faire irruption dans les maisons, élever les opposants au troisième mandat parfois devant les membres de leur famille. Trop c'est trop, il faut que cela s'arrête », souligne Oumar Sylla.
Poursuivant, il invite par la suite le président de la République à opter pour une sortie honorable ou à défaut, le peuple est engagé à mettre en déroute les promoteurs de troisième mandat.
« Qu'il (Alpha Condé, ndlr) sache que c'est dans l'esprit de tous les Guinées, qu'il n'est plus président de la République et s'il s'entête, comme nous l'avons toujours proposé cette sortie honorable du pouvoir comme ça été dans beaucoup de pays où il y a des anciens présidents qui ont leur mot à dire sur des questions de la nation, mais M. Alpha Condé s'obstine et ne veut pas comprendre. Qu'il sache en ce moment que le peuple de Guinée mettra tout en œuvre pour que ceux qui font la promotion du troisième mandat en déroute », indique-t-il.
Sur la même lancée, Fonikê Mangué interpelle les forces de défense et de sécurité à plus de responsabilité.
« Les militaires ont un rôle qu'ils commencent à oublier et s'ils ne font pas attention ce serait très grave pour eux dans l'histoire. Le rôle de l'armée est la protection des citoyens contre toute agression mais il se trouve que cela est banalisé aujourd'hui », a-t-il déploré.
Pour sa part, Baïlo Barry quant à lui souligne que personne ne viendra faire la paix à notre place et qu’il est temps que nous prenions notre responsabilité.
« Je tiens à vous dire que la situation est plus que grave, mais nous ne voyons pas la portée de cette lutte. La Guinée se trouve dans un tournant décisif de son histoire et il faut que nous prenions notre destin parce que personne ne viendra le faire à notre place. Nous assistons aujourd'hui à des cas d'enlèvement, de torture, de violation des droits humains, mais on reste dans la résignation en pensant que quelqu'un viendra d'ailleurs pour solutionner ce problème. Personne ne le fera à notre place, il est temps que nous nous réveillons peuple de Guinée », a-t-il lancé.
Moussa Thiam