Guinéennes et Guinéens,
Mes chers compatriotes de la Guinée et de la diaspora
Notre pays célèbre aujourd’hui le soixante et unième anniversaire de son indépendance nationale. Ce moment important de notre histoire commune, s’inscrit dans un contexte de paix et de cohésion sociale, instauré grâce aux efforts de toute la population guinéenne engagée dans la préservation de nos acquis et de notre héritage commun. C’est une date importante pour nous tous, parce que cette journée annuelle de commémoration de notre souveraineté, offre l’occasion à chaque Guinéen, de percevoir désormais l’avenir de la Guinée en termes de destin commun et d’intérêt national.
Dans son histoire, notre pays a surmonté depuis soixante années, de nombreuses épreuves, à commencer par les conditions de notre accession à la souveraineté internationale. La Guinée, comme chacun le sait, a été le premier pays indépendant d’Afrique francophone, après le vote historique du 28 septembre 1958, qu’a précédé notre indépendance, le 2 octobre 1958. Depuis cette date, notre république a traversé des épreuves parfois difficiles, mais celles-ci sont toujours inhérentes à la construction d’une république souveraine et fière de son histoire. Aujourd’hui, la nouvelle génération nourrit avec nous, une autre ambition, celle de consolider notre Etat de droit, dans un pays apaisé et confiant en ses valeurs de progrès et de justice sociale…
Au nom de cette noble tâche qu’est la construction d’un pays uni et solidaire que nous accomplissons ensemble depuis 61 ans, je voudrais rendre un hommage mérité à nos devanciers. Ceux qui se sont illustrés dans la lutte pour l’indépendance, en inaugurant la longue marche qui a conduit à
la fondation de l’Etat guinéen.
Je voudrais également rendre hommage à mes prédécesseurs à la tête de la Guinée, pour la pierre que chacun d’entre eux a apporté à l’édification de notre maison commune qui demeure à la fois, notre bien partagé et notre patrimoine historique.
Aussi, je voudrais enfin exprimer ma reconnaissance à chacun d’entre vous qui avez contribué à la promotion de cet idéal commun, celui d’une grande Guinée forte et prospère que nous souhaitons léguer aux futures générations.
C’est pourquoi j’invite chaque citoyen, jeunes et femmes, acteurs de la vie publique, de la société civile, acteurs du secteur économique, à poursuivre cette œuvre de préservation de nos acquis en matière de démocratie et de libertés publiques, nos incontestables réalisations économiques et sociales. La modernisation de la gouvernance et de l’action publique basée sur la transparence, donnera à tous les citoyens guinéens, les moyens d’accéder à l’information publique sur l’évolution de notre pays. Cet investissement offrira à la presse publique et privée dont le rôle est important dans notre démocratie, les moyens d’exercer sa mission dans un esprit de liberté et de responsabilité propice à l’équilibre de notre société.
Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes
Je suis conscient de l’importance des enjeux de l’édification d’une société de liberté et de responsabilité. C’est dans cet objectif que je reste déterminé à poursuivre avec vous, l’œuvre de protection du chantier démocratique que nous avons commencé ensemble depuis 2010 et qui n’a cessé de progresser. Dans ce combat mené avec un engagement qui réunit toutes les composantes de la nation guinéenne, nous restons attachés à l’une de nos valeurs cardinales : la défense de l’unité nationale et de notre modèle social qui exclut le rejet de l’autre. Le développement de notre vie politique qui s’effectue dans un espace de fraternité et de solidarité active, conduira prochainement à l’organisation de nouvelles élections législatives, selon le chronogramme qui sera établi et proposé par la Commission électorale nationale indépendante. Il s’agit de renouveler notre représentation nationale dans un parlement où toutes les sensibilités politiques choisies par le peuple, trouveront leur place dans le cadre du pluralisme politique qui caractérise notre modèle politique. En Guinée, la démocratie et le respect de la volonté populaire resteront toujours pour notre gouvernement, des valeurs intangibles.
Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes
Au cours de cette année, dans l’objectif de renforcer nos institutions, notre pays a enregistré de nombreux débats politiques dont celui relatif à l’organisation des pouvoirs publics. Dans la société dans laquelle nous vivons en Guinée, la voix de chacun compte, mais celle du peuple compte encore plus, parce que c’est le peuple qui est le seul souverain. Après avoir suivi avec beaucoup d’intérêt les débats des uns et autres, sur l’organisation de l’Etat et des pouvoirs publics, j’ai instruit le Premier ministre d’ouvrir les consultations nationales avec les institutions, les acteurs politiques et sociaux et les forces vives de la nation, dans le but de structurer les débats. Je félicite tous les participants pour l’engouement que cela a suscité chez chacun d’entre eux. Ce nouveau rendez-vous est un exercice démocratique auquel, tous les citoyens quel que soit leur obédience politique, sont invités à prendre part, et à donner leurs avis. En matière de lois, il ne s’agit pas de promouvoir des intérêts personnels ou de gérer l’avenir d’un seul homme, mais d’œuvrer pour améliorer le destin de toute une nation. J’attends le compte rendu et le rapport du Premier ministre pour tirer les conséquences qui s’imposent...
Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes
En ce soixante et unième anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale, je voudrais encore rappeler que nos principaux défis demeurent la promotion d’une société meilleure pour les Guinéens. Notamment par le partage des richesses et des fruits de la croissance économique, à travers nos différents projets de développement.
L’Etat doit combler les besoins sociaux de base de nos populations dans les secteurs sociaux éducatifs et sanitaires, dans la fourniture d’eau, d‘électricité, l’accès aux logements sociaux. Notre gouvernance est orientée vers la transformation de l’économie guinéenne, pour améliorer les conditions de vie de nos populations. C’est ainsi que nous avons décidé désormais de consacrer 15% des recettes minières au financement des collectivités locales à travers l’Agence Nationale de Financement des Collectivités, l’ANAFIC. Ce projet doté d’un budget de 700 milliards de francs guinéens, est destiné à impulser le développement dans ces régions minières. Ce programme s’exercera dans le respect des normes environnementales et de transparence dans le secteur minier.
Cette politique comprend également l’inclusion économique financière et sociale nécessaire pour lutter contre la pauvreté, avec l’aide des partenaires techniques et financiers internationaux comme la Banque mondiale, pour cela 104 millions de dollars ont déjà été mobilisés. Les ressources internes seront également mises à profit par les efforts du gouvernement pour l’amélioration du recouvrement fiscal qui devrait passer de 13 à 15% du produit intérieur brut. Conformément aux recommandations de la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Notre politique d’emploi mettra davantage la priorité sur les jeunes et les femmes qui vont bénéficier d’une politique de promotion du contenu local donnant la priorité à l’emploi local et à la main d’œuvre nationale. Tous ces impératifs figurent dans la lettre de mission du gouvernement.
Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes
En ce jour de retrouvailles nationales, mes pensées vont à l’endroit des pionniers de l’intégration continentale qui ont inauguré le combat pour bâtir une grande Afrique, fière d’elle-même et confiante en son destin. C'est-à-dire, un continent capable de se prendre en charge et de relever les défis du développement qui se posent à nos concitoyens, dans un continent apte à lutter contre les périls qui menacent la paix et le climat. Ainsi que d’autres dangers, notamment l’exode tragique vers l’Europe d’une fraction de sa jeunesse à travers les déserts et les océans.
Mes pensées s’adressent à nos forces armées. Notre armée nationale et républicaine guinéenne qui fait aujourd’hui la fierté de notre pays, parce qu’elle est garante de la défense de notre territoire et contribue de manière significative à la protection de nos valeurs républicaines. Nous disposons d’une armée de paix et de développement qui participe en ce moment aux opérations de maintien de la paix dans notre région ouest africaine, dans le cadre de la Minusma à Kidal, dont les efforts sont loués par l’ensemble de la communauté internationale.
Mes mots s’adressent également à nos ainés, les braves et anciens combattants qui ont été à l’avant-garde de la marche de notre peuple vers l’indépendance et le progrès social.
Guinéennes, Guinéens, mes chers compatriotes
A l’occasion de cette fête nationale, c’est également le lieu d’exprimer notre solidarité envers les plus démunis, ceux dont l’amélioration de la vie quotidienne fait partie de nos préoccupations. Je tiens à vous rassurer que l’Etat dans sa gouvernance sociale, continuera d’offrir tout son soutien à cette partie de la population et prendra toutes les dispositions utiles à leur égard.
J’adresse également une pensée solidaire à l’endroit de nos travailleurs participant au développement de notre administration et de notre économie. Ainsi qu’à nos compatriotes vivant à l’Etranger, qui sont une partie intégrante de notre avenir commun.
A ces pensées, j’associe également, les Etrangers qui ont choisi de vivre parmi nous, nos partenaires qui œuvrent à nos côtés dans nos différents projets de développement pour l’avenir et le développement de notre pays. 61 ans après le jour glorieux où la Guinée a accédé à l’indépendance et à la souveraineté, c’est ensemble, dans l’oubli de nos divisions passées que je vous convie à regarder avec moi vers un avenir de prospérité. Car ce n’est qu’ensemble, unis et solidaires, que nous parviendrons à relever les défis de développement de notre cher et beau pays
Bonne fête de l’indépendance
Vive la République de Guinée,
Que Dieu bénisse notre pays.
Le Bureau de Presse de la Présidence