Il était l’invite de nos confrères de la Radio lynx FM, en début de semaine, dans cet entretien patrice Sény soutient l’idée de réforme constitutionnelle, parce que selon lui, le fond de cette constitution est mauvais.
Bonjour M. Patrice : Vous avez demandé à ceux qui sont contre l’éventualité d’une révision constitutionnelle de quitter la guinée et d’attendre jusqu’à 2021.
Nous savons que tout part du peuple pour le peuple et revient au peuple. La démocratie a pour l’essence fondamentale le souverain peuple démocratique. On ne peut pas dire qu’il ne peut pas y avoir de réforme constitutionnelle en Guinée, une pincette d’acteurs politiques ou sociaux qui font des escarmouches ici et là, pour dire que le président n’a pas le droit de faire une réforme constitutionnelle. Je crois que c’est une véritable insulte lancée à la démocratie en tout cas à son essence.
Dans tous les pays du monde le président de la République est l’émanation du peuple, il est élu par le peuple, il a le devoir à un moment précis de la vie de la nation de pouvoir saisir le peuple sur une approche sociétale devant déterminer le devenir prochain de vivre ensemble. C’est de ça qu’il est question, donc moi, je ne vois pas pour des raisons inavouables, par incompétence, par irresponsabilité, par inexpérience de la chose politique par rapport à l’accès à la gouvernance publique, On des craintes par rapport à un troisième mandat.
Je dis et répété, on ne parle pas de troisième mandat, nous parlons pour l’instant de réforme constitutionnelle parce que simplement le droit de citoyens que je suis a été floué, méprisé sur cette constitution-là. Une loi fondamentale, pour qu’elle soit une loi fondamentale repose sur des principes et des règles, la conduite, il faut soumettre le document au peuple, que le peuple se la procure ou la rejette, c’est ça les assises démocratiques.
Mais c’est aussi le moment choisi parce qu’on est à l’approche d’une échéance électorale en 2020, il y a assez de rumeurs qui font foi d’une éventuelle modification surtout de l’article qui pourra accorder un autre mandat au président sortant. Est-ce que vous ne pensez pas que c’est surtout ça tic le peuple aujourd’hui, même si on ne touche pas cet article-là lors de cette modification de la constitution, ça pourrait quand même donner des supputations ?
Vous allez dans n’importe quelle faculté de droit, vous posez la question à n’importe quelle étudiant de droit en première année, il vous dira ce qui se dit dans les cours et tribunaux. Quand le forme est mauvaise, on ne va pas sur le fond, le fond de cette constitution est mauvais puisque sa forme est mauvaise.
Pourquoi en 2009, lorsque les forces vives se mettaient en place et lorsque qu’on a mise en place le conseil national de la transition, vous n’avez pas dit non nous ne voulons pas de cette constitution parce que tel article et tel ne nous intéresse pas. ..// ..
Votre question à tout son sens, je ne crois pas jusqu’à ce qu’on m’en prouve le contraire le CNT n’a pas soumis à l’appréciation du peuple Cette constitution, ils ont travaillé dans un contexte très difficile, il faut le reconnaitre de pression et d’accélération. Ils ont estimé qu’il fallait aller tellement vite, il fallait dévier la population et aller directement à la prorogation par la président de la transition, président de la République par intérim, c’est fondamental, je dis bien président par intérim, donc il n’est pas le chef de l’Etat. Donc, ils ont pris ce raccourci et comme on le sait, tous les raccourcis comportent leurs propres dangers.
Depuis 2011, l’opposition recourt au dialogue politique, mais lorsque le législateur a tout prévu, on ne va pas au dialogue politique. On ne devait pas recourir à chercher le consensus contre la loi. Vous conviendrez avec moi que lorsqu’on recherche un consensus contre une loi, sait que le législateur n’a pas fait les choses correctement.
Mais on peut amender c’est sans vouloir perpétuer un homme au pouvoir, M. Camara. Il a dit que s’il y a modification, il y aura troisième mandat
Je voudrais vous rappelez une chose très simple, l’expression de la candidature est individuelle. Moi, je suis membre du bureau politique du RPG arc en ciel. J’ai beau rêvé qu’Alpha Soit candidat, si le moment venu il n’en ressent ni le désir ni la volonté, il ne sera pas candidat, je resterais sur mes propres turpitudes et mais rêves, c’est pourquoi le propos du RPG qui s’aligne derrière la pensée du président n’est pas d’aller vers un troisième mandat, c’est plutôt d’aller vers une réforme constitutionnelle
Nous avons un texte fondateur qui n’est pas bon et tout le monde est unanime, convaincu qu’il n’est pas bon mais puisqu’il s’agit de M. Alpha Condé, ce n’est pas lui à le faire, c'est-à-dire il faut attendre M. Star champion et qui sais-je d’autres. Je crois qu’il faut qu’on soit plus sérieux en vers les Guinéens. Le peuple de Guinée a beaucoup souffert des turpitudes, du comportement du micro cause me politique en général. Il faut amener le citoyen à croire la beauté du jeu politique plutôt qu’à la violence du jeu politique.
Aujourd’hui, nous observons des escarmouches ici et là ‘’ne touche pas à ma constitution’’ mais quel est le citoyen qui peut dire ne touche pas à ma constitution en tout objectivité ? Quel est le citoyen Guinéen qui s’est exprimé sur cette constitution ? IL faut qu’on soit un peu sérieux et qu’on sorte de la confusion. La confusion, c’est bien connu, c’est l’ennemi du peuple. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un texte fondateur sur lequel chacun des guinéens de l’est, de l’Ouest, du Nord et du Sud puisse s’exprimer et se l’appropriée. Et je crois que si on fait cet exercice, on aura rendu service aux citoyens Guinéens qui sont en réalités le socle de la République.
Mais est-ce qu’avec ce temps-là, nous sommes en 2019 au mois de mai presque fini, est ce qu’il y aura ce cas une élection en 2020 ?
Naturelle, je crois qu’on a suffisamment le temps en 2019 pour que le président l’invité à ce qu’il soumette une nouvelle réflexion sociétale aux citoyens Guinéens qui nous sommes, qui ont pour devoir en retour de répondre par oui ! Ou par Non ! On ne peut pas préjuger du choix individuel de chacun. Donc, moi je dis le président doit faire cette exercice pour que chacun se sente guinéen.
On ne peut pas demander les citoyens que nous sommes d’élire le président de la République, d’élire les députés, d’élire les maires et d’être complètement rejeté sur le choix du texte fondateur. D’abord, nous parlons d’une idée, un projet c’est d’abord une idée et lorsque le président de la République qui en a le pouvoir constitutionnelle, lorsqu’il aura muri son idée que le projet aura été fait, il ne peut pas le soumettre en referendum sans qu’il ait une explication sur le texte. Il y a une période d’explication sur le texte qui va avoir lieu. Donc, il faut donner le temps au président de murir sa réflexion.
Est-ce que vous avez une idée de quelques éléments clés de ce que vous allez modifier dans cette nouvelle constitution ?
Non ! Moi je dis simplement, je ne suis pas dans le secret de Dieu, loin s’en faut, je dis en tant que citoyen, le président a le devoir de me mettre face à mes responsabilités citoyennes. Donc, j’attends du président la quintessence de sa réflexion, la production du projet pour que je connaisse le projet pour que je puisse avoir la respectabilité de m’exprimer là-dessus. Maintenant ça peut être Oui ! Ou Non ! ça, ça engage mon opinion individuelle. Et c’est cette opinion individuelle de chacun des Guinéens de 12 millions qui feront que qui feront que nous aurons une loi fondamentale.
Aujourd’hui, lorsque vous sortez à Conakry, vous circulez dans les rues de Conakry, on a tous des comportements purs que des animaux, personne ne connait la loi. Je crois qu’il faut nous mettre devant nos responsabilités. C’est ça le combat du RPG arc-en-ciel.
Une synthèse d’Alpha Amadou Diallo