Vous êtes devenu Président de la Guinée à un âge tardif, celui de la supposée « maturité ». Quelle grâce ! Vous avez promis d’être le Mandela de la Guinée. Comme vous, il accéda au pouvoir à un âge tardif. Vous avez vécu de ce qu’il a vécu : la prison. Vous avez promis la réconciliation et le progrès aux Guinéens. Il vous a fallu assez d’années pour mettre en place la Commission Provisoire de Réconciliation Nationale, CPRN. Ses recommandations n’ont jamais été suivies et vous ne les avez jamais implémentées. Les années sont passées et la réconciliation nationale est impossible avec vous. Vos propos ont frustré et frustrent encore, vos pratiques ont exclu et votre mode de gouvernance est en faveur de la promotion de la médiocrité, de la distribution des postes aux copains et copines, coquins et coquines.
Monsieur le Président, vous avez promis de lutter contre la corruption. En 2011, vous avez créé un Comité d’Audit et l’avez rattaché à la Présidence de la République pour qu’il fût indépendant et qu’il eût le courage de mener à bien sa mission. Mission confuse, dès lors que pour vous : lutter contre la corruption veut dire audit contre les anciens ministres ! A-t-il produit le seul rapport ? Vous seul, pouvez répondre à cette question.
En 2012, vous avez créé l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption (ANLC), quelques années après vous avez créé un département de Comptabilité Matière et Matérielle au Ministre du Budget. Plus tard, vous avez installé la Cour des Comptes et créé la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), puis avez promulgué la loi anti-corruption. Avec toutes ces institutions aux pouvoirs conflictuels et discrétionnaires, toutes ces réformes, quel est votre résultat en matière de lutte contre la corruption ? Indigne est la réponse.
Monsieur le Président, vos ministres deviennent de plus en plus riches, ils achètent des parcelles à coups de milliards, ils y construisent dans de courts délais des maisons altières, ils investissent à travers des collatéraux dans les entreprises privées afin d’accéder aux appels d’offre de l’Etat et de se procurer de
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