Le soleil de ce 2 octobre brillait d'une lumière particulière sur la Place des Martyrs, comme si la nature elle-même voulait saluer l'histoire que cette terre porte en elle. C’était une journée marquée par l’émotion et le souvenir, alors que la Guinée célébrait le 66e anniversaire de son indépendance. Les couleurs du pays flottaient dans l’air, rappelant ce jour de 1958 où la nation avait osé dire « non » à la communauté France-Afrique, marquant ainsi son entrée dans l’histoire des nations libres.
Au cœur de cette cérémonie émouvante, un homme se tenait droit, imposant par sa stature et le poids de la responsabilité qu'il porte : le général Mamadi Doumbouya. Accompagné de son épouse, il avançait d’un pas solennel vers le monument érigé en l'honneur des martyrs. En ce lieu symbolique, chargé de l’esprit des pionniers de la résistance africaine, le général s’apprêtait à poser un geste aussi humble que puissant : déposer une gerbe de fleurs.
Le silence enveloppait l'assemblée à cet instant précis. Aux côtés du président, les hauts gradés de l'armée et de la police – le général Amara Camara, secrétaire général à la présidence, et le général Ibrahima Sory Bangoura, chef d’état-major général des armées – partageaient le poids de cet hommage. Leurs regards se perdaient dans la contemplation de ce monument, symbole de la lutte et du sacrifice des héros d’antan.
Au-delà de la présence militaire, la population de Conakry n’était pas en reste. La gouverneure de la ville était là, entourée de citoyens venus manifester leur soutien à ce moment solennel. Toutefois, une absence se faisait remarquer : celle des membres du gouvernement. Mais cela n’enlevait rien à la gravité de l’instant. L'histoire avait parlé, et ce jour, la Guinée se souvenait.
Ousmane Sibé Fofana