Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a annoncé la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Baciro Dja afin de former une nouvelle équipe. Cette annonce fait suite à l’accord signé il y a un mois pour sortir le pays de la crise.
Un nouveau gouvernement pour une sortie de crise ? Ce lundi, le président de la Guinée-BissauJosé Mario Vaz a annoncé "la mise en place de l'accord de Conakry" et donc la "démission du gouvernement" actuel dirigé par le Premier ministre Baciro Dja.
Le président a expliqué que "cet accord ne prévoit pas le choix d'un Premier ministre à l'unanimité, mais par consensus, et ce consensus n'a pas été atteint". Il doit donc "démettre le gouvernement" et "nommer un nouveau Premier ministre qui aura la charge de former un gouvernement inclusif pour sortir le pays de la crise".
Aucun délai n'a été fixé pour cette nomination mais cela pourrait intervenir "dans les prochaines heures", selon une source de la présidence.
Médiation régionale
Cette annonce découle de la visite, début novembre, d'une mission de médiation régionale conduite par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf pour presser les protagonistes de la crise d'appliquer l'accord qu'ils ont conclu le 14 octobre à Conakry sous l'égide du président guinéen Alpha Condé.
"Le président (Vaz) a pris la décision historique de nommer le plus rapidement possible un Premier ministre sur la liste des trois noms proposés à Conakry", avait affirmé le 5 novembre le président de la Commission de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) Marcel Alain de Souza.
Plus d’un an de crise politico-institutionnelle
La Guinée-Bissau traverse une crise politique depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).
Selon les cadres du parti, la Constitution ne confère par au chef de l’État le droit de limoger ou de nommer un Premier ministre. Le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire. Alors quand José Mario Vaz a décidé de nommer Baciro Ja comme nouveau Premier ministre en juin dernier, la crise s'est installée.
L'accord de Conakry n'a pas réglé le point essentiel du choix d'un Premier ministre mais énoncé le principe d'une "procédure consensuelle" pour choisir une personnalité "ayant la confiance du président" devant rester en place jusqu'aux élections législatives de 2018.
Avec AFP