Une manifestation a été dispersée par les forces de l’ordre à Bamako, ce mercredi 17 août. Plusieurs centaines de personnes étaient venues protester contre la comparution du blogueur Mohamed Youssouf Bathily, alias « Ras Bath », devant le tribunal de la commune 4. Le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR) et chroniqueur radio a été arrêté le 16 août. Plusieurs feux ont été allumés sur l'avenue Cheikh Zayed. Les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers qui, en réponse, ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Selon le premier bilan, il y a au moins un mort et plusieurs blessés dont certains très gravement.
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Le centre de Bamako a connu de véritables scènes de guérilla urbaine ce mercredi. Selon le dernier bilan donné par le chargé de communication du ministère de la Santé, Ibrahim Famakan Coulibaly, les affrontements de ce matin ont fait un mort et onze blessés dont trois graves. Sur instruction de la ministre de la Santé, le docteur Marie Madeleine Togo, le plan blanc a été déclenché : tous les médecins spécialistes ont été mobilisés pour prendre en charge les blessés à l’hôpital Gabriel-Touré de Bamako.
Les policiers ont violemment réprimé la manifestation qui s’est tenue devant le tribunal du quartier de LafiaBougou. Plus de 500 personnes réclamaient la libération d’un blogueur très critique envers le gouvernement qui avait été arrêté sans motif particulier. « Ce matin, on est venu lui montrer que nous le soutenons, parce que qu'il éveille la population malienne. Ras Bath est là pour amener le changement. Il dit la vérité au niveau du gouvernement. Il y a des gens qui sont en train de piller la population, alors qu'ils sont employés pour travailler pour nous », s'insurge un manifestant.
Les policiers ont tenté de disperser les manifestants, sans sommation. Les manifestants, essentiellement des jeunes, ont ensuite barricadé de nombreuses rues autour du tribunal, allumé des feux à l'aide de palettes et de pneus de voiture.
La répression est alors montée d'un cran. Après les gaz lacrymogènes, les policiers ont tiré à balles réelles en l'air, puis en direction des manifestants. Les voitures des forces de l'ordre défilaient, tantôt à vive allure dans les rues, slalomant entre les barricades, tantôt très doucement pour permettre aux policiers de jeter des gaz. Aucune distinction n'a été faite entre manifestants et habitants. Les policiers ont même gazé à l'intérieur d'une boutique de couture, ainsi que sur des passants.
Plusieurs blessés ont été évacués sur des motos, notamment un jeune avec un bandage de fortune imbibé de sang autour du crâne. Plusieurs personnes brandissaient des étuis de balles, ramassées sur la route.
RFI