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Le 1ᵉʳ février 2025, après près de 16 mois de captivité, trois otages israéliens, dont le père des deux derniers enfants captifs dans la bande de Gaza, ont été libérés dans le cadre d'un quatrième échange contre des prisonniers palestiniens. Le Franco-Israélien OferKalderon et l'Israélien Yarden Bibas ont été remis au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. L'Israélo-Américain Keith Siegel a été remis au CICR à Gaza-Ville, au nord.

En contrepartie, Israël doit libérer 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens. Parmi eux, 18 ont été condamnés à la perpétuité, 54 à de longues peines. Les 111 autres sont des Gazaouis arrêtés après le 7 octobre, sans lien direct avec l’attaque du Hamas, selon les autorités palestiniennes. Ces derniers sont considérés comme des « otages détenus uniquement pour servir de monnaie d’échange » contre les otages israéliens captifs à Gaza.

Un bus transportant certains de ces détenus a quitté la prison d'Ofer, en Cisjordanie occupée, sous les yeux de journalistes de l'AFP. À leur arrivée à Ramallah, une foule nombreuse s’est réunie pour les accueillir.

Ce quatrième échange fait partie de la trêve entamée le 19 janvier entre Israël et le Hamas, après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.

« Un enfer inimaginable »

À Khan Younès, la libération de Yarden Bibas et d'OferKalderon s'est déroulée sous l'œil de dizaines de combattants du Hamas, masqués et en treillis militaires. Contrairement à d'autres libérations marquées par des scènes de chaos, il n'y a pas eu de foules de Palestiniens ce samedi 1ᵉʳ février. Les deux otages ont été libérés lors d'une cérémonie rapide, au milieu des bâtiments détruits.

Comme à chaque opération, des « certificats » de libération leur ont été remis avant d'être transférés au CICR. À Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la « Place des otages » pour suivre en direct les libérations à Gaza. Au micro de notre envoyée spéciale au Moyen-Orient, Murielle Paradon, l'ambassadeur de France en Israël Frédéric Journès se dit « ému » par le moment. 

Sur X, le président français Emmanuel Macron a exprimé « le soulagement et la joie immenses » des proches d'OferKalderon, libéré « après un enfer inimaginable ». M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, qui ont été libérés lors d'une première trêve en 2023. Un autre franco israélien, OhadYahalomi, est toujours en captivité.

OferKalderon est libre ! Nous partageons le soulagement et la joie immenses de ses proches après 483 jours d’un enfer inimaginable.

Nous pensons à OhadYahalomi, toujours aux mains du Hamas, et à sa famille. La France met tout en œuvre pour parvenir à sa libération sans délai.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 1, 2025

En revanche, écrit notre envoyée spéciale au Moyen-Orient, Murielle Paradon, pour Yarden Bibas, l’histoire est plus tragique, sa femme et ses deux enfants en bas âge ne sortiront pas. Le Hamas avait annoncé leur mort dans un bombardement israélien, même si Israël n’a jamais confirmé. Sur Instagram, la famille de Yarden Bibas a exprimé son émotion en déclarant : « Notre Yarden est censé revenir... mais Shiri et les enfants ne sont toujours pas rentrés. »

Conditions de détentions « effroyables »

Du côté palestinien, se sont amaigris, les joues creusées et le visage marqué, que les détenus palestiniens retrouvent la liberté, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. ThaerShriteh, porte-parole de la Commission des affaires des détenus palestiniens, dénonce des conditions de détention « effroyables », dans les prisons israéliennes. « Ils sont en mauvaise santé. Ils ont été battus, humiliés. Ils ont subi des actes de torture, surtout durant les derniers jours. »

Selon lui, cette libération constitue « un aveu d’échec » pour Israël, certains des prisonniers ayant été condamnés à de longues peines, voire à la perpétuité.

Israël, pour sa part, affirme que plusieurs des détenus libérés « ont du sang sur les mains ». Certains ont été condamnés par des tribunaux militaires rattachés aux forces d’occupation israéliennes. « C’est un simulacre de justice », dénonce ThaerShriteh, dont l’organisation est liée à l’OLP, l’Organisation de libération de la Palestine.

« Ceux qui ont vraiment du sang sur les mains, ce sont les soldats des forces d’occupation israéliennes, qui bombardent pour détruire, pour tuer ou amputer des enfants à Gaza. La lutte du peuple palestinien est légitime. Nous ne faisons que nous défendre. Nous souhaitons mettre un terme à l’occupation et avoir un pays libre et indépendant ».

Poursuite des négociations

Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu, 15 otages – dont 10 Israéliens et 5 Thaïlandais – ainsi que 400 prisonniers palestiniens ont retrouvé la liberté. Durant les six premières semaines de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, devraient être libérés contre environ 1 900 prisonniers palestiniens.

Le précédent échange, organisé jeudi à Gaza, avait provoqué la colère en Israël. Certains otages avaient dû affronter une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants cagoulés et armés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des « scènes choquantes » et exigé que les futures libérations se déroulent « en toute sécurité ». Le CICR a également réclamé une « amélioration » de la sécurité et de la dignité des otages lors des prochains échanges.

Évacuation des blessés

Dans le cadre de l’accord de trêve, le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte a été rouvert pour la première fois depuis que l’armée israélienne en a pris le contrôle en mai 2024, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.

L’Égypte avait refusé de rouvrir le terminal tant que sa gestion ne revenait pas aux Palestiniens, comme prévu par les accords de 2005 sur le retrait israélien de Gaza. Jusqu’à sa fermeture en mai dernier, Rafah était le seul point de sortie pour les Gazaouis, mais son accès était déjà strictement contrôlé : seuls ceux disposant d’un visa pour un pays tiers pouvaient quitter l’enclave. Quant aux marchandises, elles entraient exclusivement via le terminal voisin de Kerem Shalom.

Ce samedi, une cinquantaine de blessés et de malades ont enfin pu quitter Gaza via Rafah pour être soignés en Égypte. La chaîne égyptienne Al-Qahera News a diffusé des images des premiers évacués – 50 patients et 53 accompagnants –, dont un enfant atteint d’une maladie auto-immune, franchissant la frontière après des mois de blocus. Selon l’OMS, jusqu’à 14 000 personnes nécessitent une évacuation immédiate. Plusieurs pays ont déjà proposé leur aide, mais les départs restent au compte-gouttes.

Cette réouverture coïncide avec la deuxième phase des négociations. Lundi, les discussions doivent reprendre pour tenter d’obtenir la libération des derniers otages et arracher un cessez-le-feu. Un objectif que certains membres du gouvernement israélien rejettent.

Rfi