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Dans une Guinée en quête de stabilité, la question des enseignants contractuels non retenus s’impose comme un symbole de la complexité de la gouvernance et des attentes populaires. Me Paul Yomba Kourouma, leur avocat, semble être la lueur d’espoir pour ces milliers d’enseignants précarisés, laissés pour compte malgré leur engagement dans l’éducation nationale. En les dissuadant de manifester devant la présidence le 7 octobre dernier, Me Yomba n’a pas seulement empêché un soulèvement dans les rues de Conakry ; il a aussi ouvert une brèche, une promesse d’écoute, auprès des autorités.

Ce juriste, au verbe mesuré mais à l’engagement indéniable, a choisi d’emprunter le chemin du dialogue, là où la tentation de la confrontation pouvait sembler plus séduisante. En promettant d’intercéder directement auprès du Général Mamadi Doumbouya, chef de la junte, Me Yomba fait le pari d’une diplomatie respectueuse, tout en rappelant aux 4000 enseignants concernés la nécessité de la patience.

Mais cette patience ne signifie pas passivité. Pour Me Yomba, l’enjeu est de montrer un visage discipliné et digne. « La retenue et le respect sont essentiels », martèle-t-il. Il sait pertinemment que l’État, avec son lot de priorités et de contraintes, ne répondra qu’à une mobilisation contrôlée, à une demande posée sans éclats, sans heurts.

En coulisses, l’avocat poursuit ses efforts. Il a récemment pris contact avec un ministre en convalescence, espérant que cet appui interne puisse lui ouvrir les portes d’une audience avec le Général Doumbouya. Une démarche qui semble relever du pari, tant l’incertitude entoure encore cette rencontre attendue. Pourtant, l’espoir demeure, et Me Yomba reste déterminé.

Ainsi, alors que l’éducation nationale peine à accorder la place que méritent ces enseignants, le combat de Me Yomba devient celui de l’invisible, de l’indifférence, d’un pouvoir encore hésitant à donner des réponses. À l’heure où tant d’autres choisiraient la rue et les slogans, cet avocat s’obstine à croire au dialogue. Un pari audacieux, mais peut-être la seule chance d’entendre enfin les voix de ceux qui ont choisi d’enseigner et d’éduquer.

Aziz Camara