Le silence assourdissant des autorités guinéennes sur la situation de Toumba Diakité, incarcéré à la maison centrale de Conakry, est d’une gravité inquiétante. Son avocat, Me Paul Yomba Kourouma, dénonce l’indifférence d’un système judiciaire qui semble, jour après jour, se délester de sa responsabilité face à un homme en proie à des douleurs constantes. « Toumba Diakité est dans un état de santé alarmant, souffrant quotidiennement de douleurs à la poitrine », alerte Me Kourouma, alors que ses appels répétés semblent se heurter à un mur d’inaction.
Cette affaire met cruellement en lumière les carences d’un système censé garantir l’intégrité physique de tous les détenus, quelle que soit leur condamnation. Selon Me Kourouma, son client est laissé pour compte, dépourvu du moindre soutien. Ni l’État, ni les organisations de défense des droits de l’homme, ni les instances internationales n’ont pris la moindre mesure. Pire encore, malgré un diagnostic clair établi par l’hôpital Ignace Deen, aucun soin médical n’a suivi. Comment justifier qu’un détenu en souffrance se voie refuser le minimum nécessaire pour préserver sa santé ?
Condamné en février dernier à dix ans de prison pour crimes contre l’humanité dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009, Toumba Diakité est en attente de l’appel de sa condamnation. Me Kourouma garde l’espoir d’une réduction de sa peine, mais cette espérance paraît dérisoire face à l’état actuel de son client. Peut-on parler de justice lorsqu’on laisse un homme se détériorer derrière les barreaux, sans assistance médicale, sans soutien, dans une indifférence glaciale ?
Le sort de Toumba Diakité est plus qu’une question juridique : il est le reflet de l’humanité — ou de son absence — dans les décisions de justice guinéennes.
Aziz Camara