**Nomination des nouveaux conseils de quartier : l’ADC/BOC approuve, mais dénonce un retard préjudiciable**
Lundi soir, le 21 octobre, la gouverneure de Conakry, la générale à la retraite M’Mah Hawa Sylla, a annoncé la nomination des membres des conseils de quartier dans les treize communes de la capitale guinéenne. Cette décision a suscité diverses réactions au sein de la classe politique, notamment de la part de l’Alliance Démocratique pour le Changement / Bloc de l’Opposition Citoyenne (ADC/BOC). Ce mercredi, son leader, Dr Ibrahima Sory Diallo, s’est exprimé à ce sujet lors d’un entretien avec notre rédaction.
Selon Dr Diallo, ce renouvellement était non seulement attendu, mais nécessaire, compte tenu du contexte politique actuel. « Nous ne vivons pas dans une période de normalité politique avec un président démocratiquement élu. Depuis le coup d’État, il est évident que toutes les institutions, y compris les mairies, auraient dû être révisées. Cela aurait dû se faire il y a deux ans », a-t-il souligné, regrettant le retard pris dans ce processus.
Pour lui, la neutralité des nouveaux responsables est primordiale, en particulier dans la perspective des prochaines élections. « Il est clair que la majorité des chefs de quartier actuels sont affiliés à des partis comme le RPG Arc-en-ciel ou l’UFDG. Si nous voulons garantir une élection équitable, il est impératif de renouveler ces postes afin de refléter une meilleure représentativité de la population », a-t-il insisté.
Dr Diallo a également évoqué les critiques qui dénoncent un recul de la démocratie. À ce propos, il a rétorqué : « Un coup d’État est en soi un recul de la démocratie. Nous ne pouvons pas faire semblant d’être dans une situation normale. Nous sommes sous un régime d’exception dirigé par le Général Doumbouya, et cela justifie des révisions à tous les niveaux. »
Il a poursuivi en justifiant la décision du général Doumbouya de nommer de nouveaux chefs de quartier, estimant qu’il est logique qu’un pouvoir acquis par la force ne soit pas soumis aux mêmes règles qu’un régime démocratiquement élu. « Ce qui compte, c’est de retourner à l’ordre constitutionnel, et toutes les mesures qui vont dans ce sens, y compris le remplacement des responsables locaux, doivent être appliquées. »
Le leader de l’ADC/BOC a conclu en rappelant que cette réforme était non seulement légitime, mais tardive : « Nous ne sommes pas opposés à cette décision, bien au contraire. Elle aurait dû être prise depuis longtemps. »
Cette prise de position met en lumière les attentes de certains acteurs politiques vis-à-vis des réformes institutionnelles en cours dans cette phase de transition en Guinée.
Saliou Keita